Depuis le temps qu’on les attend… Heureusement, les écrivains ont pris les devants. La question se pose depuis le XIXe siècle. Elle a été relancée au XXe par Enrico Fermi. En 1950, le grand physicien d’origine italienne, prix Nobel, ramenait cette question sous la forme d’un paradoxe. "Si le nombre de civilisations extraterrestres en mesure de nous visiter aujourd’hui est grand, comment se fait-il que nous n’en ayons jamais perçu aucun signe, ni reçu aucune visite ?" Dix ans plus tard, le radioastronome américain Frank Drake formulait une "équation" sur le nombre de civilisations "intelligentes" et détectables dans notre galaxie.
Cette formule repose sur plusieurs "filtres" - sept au total - que les auteurs examinent chacun dans sa spécialité : histoire des sciences, astrophysique, économie et physique. Plusieurs schémas apparaissent : nous sommes seuls, nous ne sommes pas seuls mais personne n’a réussi à communiquer, nous ne sommes pas seuls et nous avons déjà été visités, etc. Bien vite, on passe de la physique à la métaphysique.
Se poser cette question aujourd’hui, quarante ans après la réception du signal potentiellement extraterrestre "Wow !" par un radiotélescope américain, au moment d’un grand désordre climatique où l’on envisage la conquête de Mars, n’est pas innocent. Mathieu Agelou rappelle que l’objet humain le plus éloigné de la Terre, Voyager 1, a été lancé en 1977. Il a mis quarante ans pour quitter notre système solaire en voyageant tout de même à 61 000 km/h…
C’est le genre de petit détail distillé dans ce livre très accessible et pertinent, qui pose finalement bien plus de questions sur les terrestres que sur les extraterrestres. L. L.
