29 août > Jeunesse France > Claudine Desmarteau

Je suis, je fus, je fusse, je serai… Pour beaucoup d’écoliers la conjugaison ressemble à une prière quand elle n’est pas un pensum ou carrément un supplice. Cette nouvelle série (de quatre titres) relève le défi de donner le goût à l’exercice avec impertinence.

Pour démarrer la série, une salve de quatre temps: présent, passé simple, futur et conditionnel. Chaque temps verbal est un personnage bien campé, pris dans les rets d’une histoire de bande de copains. Chacun s’exprime uniquement dans son temps. Présent pète le feu. Normal, il est amoureux. Seulement voilà, ses potes ne cessent de le charrier et de lui casser la baraque. "On l’a connu plus drôle", se gausse Passé composé. Et Imparfait d’enfoncer le clou: "Moi aussi j’étais amoureux, mais en fait ça m’emmerdait et j’étais soulagé de me faire larguer." Résultat, le malheureux Présent en arrive à se gratter la tête: euh… est-il vraiment amoureux comme il le croit? Aussi tordant est le tome dédié à Passé simple, écrivain vissé à son ordinateur afin de pondre un chef-d’œuvre conjugué au temps du même nom. Conditionnel, lui, voudrait aller au cinéma voir un film de guerre, mais les autres préféreraient voir un autre genre de cinéma. Heureusement, Impératif, qui a tout d’un flic, coupe court à leur discussion: "Restez pas là à glander sur la voie publique !" leur intime-t-il.

Avec sa série truculente en diable, Claudine Desmarteau œuvre plus pour l’amour de la conjugaison que Messieurs Bled et Bescherelle réunis! Fabienne Jacob

 

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