Petit dernier. Anatole est né en 1996. Son frère Georges en 1993. Cette différence d'âge, minime, peut paraître anecdotique. Il n'en est rien. Entre un gros bébé de 11 ans qui se cherche et un préado rebelle de 14 ans qui a trouvé son moyen d'expression, son art, son mode de vie − le rap −, et en dépit d'une affection profonde, un fossé peut se creuser. Tout au moins dans le ressenti du cadet. D'autant qu'avec un père excentrique et baba cool, squatteur de luxe, parti vivre en république du Congo, et une mère normando-guadeloupéenne fan de reggae qui a abandonné ses rêves de chanteuse pour assurer le quotidien, leur famille n'est guère stabilisante. Sans parler du divorce. Alors Anatole va commettre quelques bêtises avec ses copains, dont certains peu recommandables, tenter une carrière dans le foot, puis monter à Paris où son frère, sous son nom de scène de Georgio, est en train de devenir une star et va l'aider un peu. Mais l'essentiel, grâce à l'influent Kamille qui ne s'intéresse pas qu'à son esprit (en vain), c'est qu'il va finir par trouver sa vocation : l'écriture. Et ce présent roman en est la preuve. Comme souvent chez les primo-romanciers, le livre est largement autobiographique. Même si l'auteur revendique quelques « mensonges ». Peu importe : c'est sympa, bien dans l'air du temps, et Anatole Edouard Nicolo y révèle un petit ton personnel. L'ancien coach sportif, tête bien faite et bien pleine, a eu raison de se lancer.
À l'ombre des choses
Calmann-Lévy
Tirage: 8 000 ex.
Prix: 18 € ; 160 p.
ISBN: 9782702191521