Auteur d’une vingtaine de romans, ce professeur de littérature était descendant d'une famille de colons boers arrivés en Afrique depuis trois siècles. Blanc, Afrikaner, André Brink était un ami de Nelson Mandela, défenseur des droits de l'homme noir. Lui-même ne cesse tout au long des années 60, 70 et 80 de pourfendre l’Apartheid.
Son roman le plus célèbre, Une saison blanche et sèche (Stock), fut interdit lors de sa parution en Afrique du Sud. Assurément l'oeuvre la plus significative du romancier dans sa lutte contre l'apartheid, le livre retrace la vie et la prise de conscience morale et politique de Ben, un professeur afrikaner, dans le climat, la culture et le contexte socio-politique de l'Afrique du Sud des années 1970. Il avait été adapté au cinéma par Euzhan Palcy en 1989, avec, entre autres, Marlon Brando au générique. Une saison blanche et sèche avait obtenu le Prix Médicis étranger en 1980 et fut un best-seller mondial.
En 1973, un autre de ses romans, Au plus noir de la nuit (Stock), avait été interdit de publication dans son pays. Il fut traduit en France en 1976. Sous l'impulsion de l'éditeur Christian de Bartillat, Stock a publié la première partie de son œuvre, notamment Un instant dans le vent, Rumeurs de pluie, Un turbulent silence, Le mur de la peste, L’ambassadeur, Tout au contraire, Les Imaginations du sable, Les droits du désir, Le vallon du diable…
Puis ce fut Actes Sud qui le publia en France (L’insecte missionnaire, L’amour et l’oubli, La porte bleue, Dans le miroir…). L’éditeur arlésien a par ailleurs publié Bifurcations : mémoires (2010). Cette autobiographie sort en format poche en septembre dernier dans la collection Babel, à l’occasion de la parution du dernier roman d’André Brink, Philida (dans la collection « Lettres africaines »), l’histoire d’une esclave au début du XIXe siècle, mère de quatre enfants, dont le père est le fils de son maître blanc et qui se rebelle lorsqu'elle comprend que celui-ci ne tiendra pas sa promesse de l'affranchir.