Appel à contribution pour la librairie Neverland

Appel à contribution pour la librairie Neverland

Malgré deux bilans positifs et un bénéfice triplé en un an, un découvert de 5 000 euros risque d'emporter la librairie d'Achères.

Par Cécile Charonnat
avec cch Créé le 15.04.2015 à 19h12

Face aux difficultés économiques, les librairies hésitent de moins en moins à faire appel aux bonnes volontés extérieures. A Achères (78), Mélanie Le Saux-Glaymann invite depuis dimanche dernier ses clients, et tous les volontaires, à lui envoyer leur contribution pour renflouer le trou de 5 000 euros qui menace sa librairie, Neverland, ouverte le 1er décembre 2007.

Alors qu'elle avait décidé de tirer le rideau, elle a été poussée dans cette démarche par une poignée de client et de confrères, qui « ont trouvé dommage de fermer une librairie pour une somme si modeste. Même les fournisseurs se sont montrés conciliants », remarque la libraire.

Depuis qu'elle a lancé son appel, elle a récolté des promesses de dons s'élevant à 2 000 euros, venues de client, d'anonymes et d'auteurs. Elle s'est également tournée vers l'Adelc et engage des démarches auprès d'un réseau de Cigales, un Club d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire.

A l'origine de ses difficultés, un fond de roulement, 5 000 euros donc, trop maigre dès le départ. Le stock le mange immédiatement. Seconde erreur, l'engagement dès la première année dans des marchés public, qui font grimper le chiffre d'affaires mais creusent, temporairement, la trésorerie. Cet été, Nerverland se retrouve donc à sec.

Dès lors, la banque, qui engrange les agios, refuse de la suivre et bloque le paiement des fournisseurs. Elle lui enjoint également de réduire son stock, pourtant déjà modeste : 3 000 références pour 25 000 euros sur 60 m2.

Mélanie Le Saux-Glaymann est d'autant plus dépitée que la librairie engrange de bons résultats : un chiffre d'affaires en accord avec le prévisionnel, 65 000 euros en 2009, et un bénéfice qui a grimpé de 4 000 euros en 2008 à 14 000 euros l'année dernière. Pour arriver là, elle a accepté de ne pas se verser de salaire pendant trois ans et a modéré son investissement initial : 26 500 euros, financé personnellement à hauteur de 10 000 euros, le reste provenant d'un prêt bancaire, 11 000 euros, et d'un prêt à taux zéro de 5 500 euros octroyé par Oséo, un organisme d'aide aux PME.

15.04 2015

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