«Notre philosophie est simple : quand Apple apporte un nouveau client à une application, Apple gagne une remise de 30% ; quand un éditeur apporte un client existant ou nouveau à son application, il garde 100% et Apple ne gagne rien», a déclaré Steve Jobs, P-DG du fabricant d'iPad, d'iPhone et d'iPod Touch, dans un communiqué publié le 15 février.
Le patron d'Apple clarifie les questions nées du refus, au début de mois, de valider l'application de Sony dédiée à la vente de livres via l'iPad (voir LH 852 du 11.02.2011, p. 58). Le maillage du filet est bien serré : «tout ce que nous demandons est que, si un éditeur propose un abonnement en dehors de son application, la même offre soit disponible au même prix à l'intérieur de cette application, de façon que les clients puissent facilement y souscrire avec l'achat en un clic», précise bien le P-DG d'Apple.
De plus, les concepteurs d'applications ne pourront plus proposer un lien vers leur site pour y récupérer un client : depuis l'intérieur de l'application, seule la solution d'achat intégrée (in app purchase) d'Apple sera disponible. L'entreprise verrouille ainsi ce nouveau système que des revendeurs de contenus numériques envisageaient déjà de contourner, soit en ne proposant plus d'option d'achat à l'intérieur de leur application qui n'aurait été qu'un support de lecture, soit en mettant en évidence un lien vers leur site et en dissimulant le bouton d'achat d'Apple.
Toutes les applications reposant sur un usage de contenus payants devront être en conformité avec cette nouvelle règle à compter du 30 juin prochain, selon le Wall Street Journal.
Cette mise au point est destinée avant tout aux éditeurs de presse, qui s'en montrent déjà irrités, mais elle concerne aussi tous les revendeurs de biens ou services ayant développé des accès à leur offre via l'iPad ou l'iPhone. Pour les éditeurs, ce n'est pas un problème : ils considèrent plus ou moins Apple comme un libraire auxquels ils accordent une remise.
En revanche, cette nouvelle règle est bloquante pour les applications de librairies qui utilisaient la tablette ou le smartphone de la firme, et notamment pour Amazon, la première d'entre elle, mais aussi pour ePagine, la Fnac, Numilog, Izneo, entre autres : ces 30% à verser à Apple représentent l'essentiel de la marge négociée avec les éditeurs dont ils revendent les produits.