13 MARS - ALBUM JEUNESSE France

Vingt ans ne serait pas le plus bel âge de la vie ? Le Rouergue n'est pas de cet avis ! Pour fêter son éternelle jeunesse, l'éditeur a eu la riche idée de faire paraître un album consacré à un symbole fort : l'arbre. Arbre de vie, arbre de la connaissance, arbre généalogique, mais aussi arbre dont on fait le bois dont on fait le papier dont on fait le livre. Apparemment, les arbres référencés ici sont comme les autres : branchus, fourchus, feuillus, moussus, noueux, et pourtant ils sont très différents de leurs congénères de la vie réelle. Par exemple, certains ont l'ombre capricieuse, voire vindicative. Comme cet « arbre à ombre caractérielle » dont l'ombre, en décalage de quelques mètres par rapport à l'arbre, n'a pas l'air commode... Cet autre, appelé « arbre qui prend ombrage », voit son ombre fièrement dressée vers le ciel tandis que lui est projeté au sol. Le monde à l'envers...

Pour inventer certaines espèces de cette forêt imaginaire, les deux illustrateurs, Olivier Douzou et José Parrondo, se sont parfois adossés à la langue et ont ainsi créé le « barbre bleu », le « palarbre » dont les feuilles sont en forme de bla-bla-bla, larbraracourcix, (traduit par « pin gaulois » en français courant), « l'arbre à papa », tout nuageux et rose. Que dire encore du « sylva letargica anesthesia somnifera valium somnola », le bois au bois dormant ? Le « hilarius » alias « saule consolé » est un saule dont les branches s'élancent vers le ciel. Il y a ici tant d'arbres rigolos qu'on ne sait plus où donner du tronc. On en pince pour le « cotonnier à tiges » (où poussent des coton-tiges), « l'arbre qui perd ses gouttes quand il tombe des feuilles », le « calendarium » ou l'arbre qui perd une feuille chaque jour, le Perpetus Cypressus, autrement dit « le cyprès qui pousse au loin, » l'« arbre timide » qui se cache derrière un autre arbre, ou encore celui qui porte sur son tronc un écriteau « arbre » appelé « arbre qui croit qu'on est bête ou quoi ». Quant au « frigorifus glaglatum », l'arbre à rentrer à la maison en hiver, il nous semble très pratique. Lequel est notre préféré ? On ne sait pas trop. Ne serait-ce pas le premier de l'album, un arbre tout simple qui s'appelle d'ailleurs le « simplus », traduit par « arbre commun », un simple tronc avec une simple feuille... Mais laissons le mot de la fin à Raymond Queneau : « Deux sortes d'arbres : les hêtres et les non-hêtres. »

11.10 2013

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