Au Québec tous pour un !

Au Québec tous pour un !

Tandis que le géant Québécor annonce ses résultats en demi teinte, quatre éditeurs indépendants s’unissent pour mieux se battre.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 20h04

Pendant que la multinationale des médias Québécor annonce des bénéfices en forte hausse pour le dernier trimestre et une productivité en berne, tout juste sauvée par sa filiale Vidéotron (télé et accès internet). quatre éditeurs indépendants de la Belle province ont décidé de s’unir dans le Regroupement des Editeurs Littéraires Indépendants, le RELI. Car pour lutter contre l’empire Péladeau et sa convergence, l'union semble être la seule force possible.

Pour donner de la visibilité à cet accord, Boréal, Fides, Hurtubise HMH et Québec Amérique publient un catalogue commun, Découvrir (budget : 75 000 $ CAN), encarté dans plusieurs quotidiens (et ironiquement dans certains journaux de Québécor). L’union fait la force, au moins financière. L’opération est appelée à se renouveler en mars prochain.

Dans un contexte difficile – de moins en moins d’émissions littéraires, des ventes sur Internet plus basses qu’ailleurs en Amérique du Nord, une concentration de la diffusion effective – il devenait urgent pour ces maisons d’édition reconnues de se donner les armes pour l’avenir. Le RELI veut, ainsi, se prononcer sur des dossiers liés à la politique du livre, des droits numériques et de la distribution culturelle. Ils espèrent même accueillir d’autres éditeurs. L’Association des libraires du Québec vient d’annoncer son soutien à l’initiative.

Lutter en faveur de la bibliodiversité

«Avec le regroupement de plusieurs maisons d'édition au sein d'entreprises qui ont des moyens démesurés par rapport à nous, l'édition littéraire québécoise devient ainsi marginalisée et fragilisée», a déclaré en conférence de presse le PDG de Québec Amérique, Jacques Fortin. Une « bibliodiversité », pour reprendre leurs termes, qui sert aussi à sauver une littérature nationale et, donc, une langue bien isolée sur le continent. La plupart des grands éditeurs canadiens sont anglo-saxons.

Face à cette hégémonie de plus en plus flagrante, il s’agit de résister et tenter d’imposer une littérature singulière : « Très intégrés, (les groupes) disposent de moyens importants, privilégient le livre populaire et pratique », regrette le PDG des Éditions du Boréal, Pascal Assathiany. L’UNEQ (Union nationale des écrivains québécois) applaudit et y voit une solution au « manque de visibilité de la littérature québécoise dans les médias électroniques et écrits. »

Le RELI ne semble pas un assemblage hétéroclite tant chacune des maisons à un catalogue comparable en volume et un nombre de publications assez semblables, unies par cette devise énoncée par le DG de Fides, Antonine Del Busso : « La qualité avant le rendement »

Plus d'information dans LH N°665 (rubrique Etranger)

15.04 2015

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