Faute avouée à moitié pardonnée ? Fin avril, les organisateurs du festival de littérature de Bradford (BLF), qui se tiendra du 23 juin au 2 juillet dans le nord du Royaume-Uni, révélaient leur programmation sur Twitter, assortie d’une image générée par une intelligence artificielle. Un choix promotionnel décrié par nombre d’auteurs et illustrateurs. Après plusieurs semaines de controverse, la direction de la manifestation a décidé de faire son mea culpa et s’est engagée à ne plus recourir à des images façonnées par l’outil technologique.
« Avec le recul, l'agence aurait dû être plus explicite quant à l'utilisation d'outils d'intelligence artificielle (…). À l'avenir, nous veillerons à ce que nos processus soient plus robustes et à ce que nous excluions explicitement la commande d'images générées par l'IA dès le départ », a déclaré l’organisme sur son compte Twitter, en réponse aux accusations d’atteinte au travail des créateurs. Accusations qui ne sont pas sans rappeler celles émises à l'encontre des usages de l'intelligence Midjourney pour l'illustration.
📢 Our star-studded #BradfordLitFest line-up is live! A mix of award-winning authors, renowned poets, inspiring activists, talented acts, insightful politicians & visionary sheikhs. This festival promises something for everyone!
— Bradford Literature Festival (@BradfordLitFest) April 28, 2023
Full line-up: https://t.co/C5UuD1ktOE pic.twitter.com/dddJPkNsHW
L'IA, ennemie de la création
Après la publication de ladite image, pléthore de commentaires avaient pointé du doigt la contradiction du festival, pourtant réputé pour promouvoir la littérature et les acteurs du secteur. Parmi les reproches énoncés, celui de ne pas avoir spécifié le recours à l’intelligence artificielle. De son côté, la direction a reconnu avoir fait appel à une petite agence, Lazenby Brown, pour sa campagne promotionnelle, sans lui avoir spécifié en amont la non-utilisation de la technologie. Réaffirmant leur soutien à la création, les organisateurs du festival se sont officiellement engagés « à ne pas commander d'images générées par l'IA et à continuer à rémunérer équitablement les illustrateurs et autres artistes. »
La polémique s’essouffle alors que les eurodéputés ont signé un accord préliminaire, jeudi 11 mai, pour réguler l’intelligence artificielle. En marge de cette décision depuis le Brexit, le Royaume-Uni sera tout de même présent lors du G7 numérique, prévu pour fin mai à Hiroshima, au Japon. Une réglementation commune « fondée sur le risque », semblablement à celle évoquée par le Parlement européen, est attendue.