Politique. Annoncé mercredi 2 avril, le premier gouvernement de Manuel Valls confirme Aurélie Filippetti au ministère de la Culture et de la Communication, poste qu’elle occupe depuis mai 2012. Avec 57 % d’avis favorables, selon un sondage récent du JDD, elle était l’une des ministres les plus populaires du gouvernement Ayrault. Si elle a placé les bibliothèques au centre de ses priorités pour 2014, elle ouvre, ce vendredi 4 avril, le Forum de Chaillot (voir p. 14-17), avant d’intervenir aux Rencontres des organismes européens du livre organisées par le CNL.
Sur un autre chantier majeur, celui de l’égalité femmes-hommes, la ministre continuera de collaborer avec Najat Vallaud-Belkacem, qui hérite d’un ministère élargit (Droits des femmes, Ville, Jeunesse et Sports). En revanche, comme les éditeurs scolaires et universitaires, elle change d’interlocuteur dans l’éducation. Benoît Hamon est promu ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’ex-député des Yvelines, qui laisse en suspens sa loi sur l’économie sociale et solidaire actuellement en discussion au Parlement, qui doit modifier la gouvernance des Scop (en particulier celle des coopératives), aura en charge les rythmes scolaires comme les bibliothèques universitaires.
Autre partenaire ministériel vital pour la ministre de la Culture, son collègue des Finances et des Comptes publics sera, dans un contexte budgétaire toujours tendu, Michel Sapin. Au moins les deux ministres ont-ils su se compléter sans accroc dans la récente négociation sur la réforme de l’assurance-chômage des artistes et techniciens du spectacle. Enfin, le numérique, qui était sous la responsabilité de Fleur Pellerin, est englobé dans un grand ministère de l’Economie dirigé par Arnaud Montebourg.
Avec seulement 16 ministres, en attendant les secrétaires d’Etat qui seront connus la semaine prochaine, Manuel Valls est à la tête d’une équipe compacte. Le Premier ministre est sur la même ligne politique que sa ministre de la Culture. Quand il était maire d’Evry (Essonne), il avait lancé un important plan lecture, accompagné de l’ouverture de médiathèques. En 2011, il déclarait que "la pratique d’un art ou la fréquentation des œuvres doivent être accessibles à tous les enfants de la République". Non sans rappeler que si "la culture doit être une priorité […], on ne peut plus le faire comme avant. L’Etat ne pourra plus financer de grands projets". Vincy Thomas