Droits

Baisse des cessions internationales à cause de la crise sanitaire

Nicolas Roche - Photo Olivier Dion

Baisse des cessions internationales à cause de la crise sanitaire

Un rapport du BIEF relève une baisse des cessions de livres français à l'étranger en raison de la pandémie en 2020. La jeunesse et la BD sont les segments qui en souffrent le plus. 

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Par Isabel Contreras
Créé le 14.12.2020 à 22h00

Foires virtuelles, fermeture des librairies dans le monde... La crise sanitaire a également eu un impact sur la vente de droits à l'étranger. Le Bureau international de l'édition française (BIEF) a publié, vendredi 11 novembre, un sondage sur l'évolution des cessions internationales, essentielles sur le plan financier pour les maisons d'édition françaises.

Réalisé auprès de ses 280 adhérents entre fin octobre et mi-novembre, ce sondage réunit 101 répondants dont certains (des co-agents notamment) représentent plusieurs maisons d'édition. Au total, les données reccueillent l'avis de 160 maisons d'édition françaises. Pour 67,3 % d'entre elles, le nombre de contrats de cessions signés en 2020 a baissé par rapport à 2019. Si des pays, comme l'Allemagne, ont résisté à la crise et acheté des livres français, d'autres régions du monde, comme l'Amérique Latine, ont décroché. "Nous n'observons pourtant pas de point de rupture (avec ces pays étrangers NDLR). La Chine ou encore des pays de l'Amérique Latine achètent moins de livres français depuis plusieurs années, nuance Nicolas Roche, directeur du BIEF.  Cette tendance s'est toutefois accrue en 2020". 

Le sondage pointe aussi une baisse des à-valoir, la crise exhortant les éditeurs étrangers à se montrer plus prudents. "Ce ralentissement est masqué par des titres qui continuent à se négocier à des prix élevés", tempère toutefois ce rapport de 11 pages.   

Les grandes maisons moins fragilisées

Si le BIEF préserve l'anonymat des répondants et ne communique pas sur la comptabilité interne de ses adhérents, Nicolas Roche estime que la baisse des cessions pourraient représenter une chute de 20% du chiffre d'affaires des services des droits des maisons d'édition en 2020.

Dans cette enquête, où près d'un quart des maisons interrogées affiche un chiffre d'affaires HT 2019 dépassant 30 millions d'euros, 35 maisons sur 101 n'ont pas subi de baisse d'activité de vente de droits. "La bonne résistance de cette année peut s'expliquer par le fonds éditorial important - voire très important - de certaines maisons françaises, des auteurs bien repérés et traduits à l'étranger, le volume de renouvellement de contrats etc", peut-on lire sur le sondage. 

En revanche, les petites maisons d'édition en pâtissent. Notamment celles dont le catalogue est dédié à un seul segment éditorial. "Même s'il est encore tôt pour évaluer les dégâts provoqués par la Covid à long terme, ce sondage montre que certaines maisons auront besoin de l'attention des pouvoirs publics pour les 24 prochains mois", lance Nicolas Roche. 

La jeunesse er la BD en souffrance

Les maisons d'édition les plus affectées par la crise sanitaire sont celles qui publient de la jeunesse et de la BD. "Environ 60% des cessions internationales concernent la BD et la jeunesse en France", note le directeur du BIEF. Au sein de l'échantillon interrogé par le BIEF, 47 maisons d'édition publient au moins un livre jeunesse. Environ 23% d'entre elles anticipent une baisse de chiffre d'affaires de 25 à 50% par rapport à 2019. 

Enfin, concernant la littérature, les éditeurs semblent tirer leur épingle du jeu en ce qui concerne la cession de droits mais "semblent particulièrement touchées par des reports de publications" et par la baisse des à-valoir. 
 

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