Avec 25 % d’internautes représentant 12,9 millions d’individus ayant consommé du livre numérique en 2021 (proportion restée stable par rapport à 2020), la lecture n’occupe que la 7e position derrière les films (52 % des internautes), la musique (51 %), les séries TV (48 %), les photos (38 %), les jeux vidéo (38 %) et la presse (33 %). Elle ne devance que les logiciels (24 %) et les retransmissions sportives en direct (19 %).
Une progression moins rapide
En dix ans, la consommation de livres numériques a également progressé moins vite que celle d’autres bien culturels. Le livre n’a gagné que 9 points, soit moins que les films (+18 points), les séries TV (+17 points) et les jeux vidéo (+17 points).
Parmi les neuf biens de consommation culturels dématérialisés, le livre numérique est aussi celui dont la fréquence de consommation est la plus faible. Seuls 26 % des adeptes de livre numérique en consomment tous les jours, et 28 % supplémentaires « une à cinq fois par semaine », soit un total de 54 % de consommateurs réguliers. Signe néanmoins encourageant, la pratique régulière tend à s’amplifier : il n’y avait que 51 % de lecteurs numériques réguliers en 2020 et 47 % en 2019. A l’opposé, la presse est le bien culturel le plus consommé avec 85 % d’adeptes réguliers (55 % tous les jours et 30 % une à cinq fois par semaine).
Concernant la sociologie des lecteurs de livres numériques, l’étude montre une part plus importante de consommateurs dans les tranches d’âge les plus jeunes : 31 % des 15/24 ans et 33 % des 25/39 ans ont déjà lu en dématérialisé, contre seulement 19 % des 40 ans et plus. Les femmes sont légèrement surreprésentées (52 % contre 48 % d’hommes) ; les professions et catégories socioprofessionnelles supérieures sont quant à elles largement surreprésentées. Elles pèsent 41 % des lecteurs de livres numériques alors qu’elles ne représentent que 30 % des internautes de 15 ans et plus.
La liseuse minoritaire
Les supports dédiés à la lecture d’ebooks restent, de leur côté, minoritaires dans les usages : seuls 27 % des lecteurs de livres numériques utilisent une liseuse, contre 39 % leur ordinateur ou leur smartphone et 39 % leur tablette.
Toujours en termes d’usage, la consommation légale de biens culturels progresse globalement au détriment du piratage. Plus de la moitié des lecteurs de livres numériques (57 %) déclarent avoir dépensé au moins une fois pour accéder à un livre dématérialisé, ce qui place le livre au 3e rang des biens culturels les plus consommés de manière légale derrière les films (62 %) et les séries TV (58 %). Sans que cela empêche ces mêmes consommateurs de continuer à se procurer d’autres livres numériques de manière illicite. Seuls 11 % des lecteurs consomment le livre numérique de manière exclusivement payante.
Le piratage en hausse
Il est aussi à souligner que 22 % des lecteurs de livres numériques (+4 points en un an) déclarent en avoir consommé au moins un de manière illicite en 2021. C’est mieux que la tendance générale, puisque 27 % des internautes déclarent avoir consommé au moins un bien culturel dématérialisé de manière illicite en 2021, ce qui représente 33 % des consommateurs de bien culturels dématérialisés.
Menée par l’Ifop, l’enquête qualitative ayant abouti au baromètre de l’Hadopi a été réalisée en plusieurs vagues entre mars et avril 2021. Une enquête téléphonique a dans un premier temps été conduite auprès de 2 014 individus âgés de 15 ans et plus ; elle a été suivie d’une enquête en ligne auprès de 5 033 internautes représentatifs de la population française.