Cette croissance est contrastée au sein du segment. Entre 2016 et 2018, le poids des mangas a augmenté de 22% en volume et de 24% en valeur. Sur le même schéma, la bande dessinée jeunesse connaît un essor de 20% en volume et de 22% en valeur tandis que la bande dessinée de genre (aventure, histoire, policier, science-fiction, fiction contemporaine et non fiction) enregistre une hausse de 4% en volume et de 9% en valeur. A l’inverse, les comics et la bande dessinée "patrimoniale" —c’est-à-dire les séries publiées depuis plus de 35 ans— sont en baisse.
"Vecteur de croissance" pour les librairies
Dynamique, le segment compte moins d’acheteurs qu’en 2016 (-3%) mais ces derniers sont plus fidèles au 9e art et achètent davantage de bande dessinées (+11%). Comparés aux acheteurs de littérature générale, les amateurs de bulles tendent également à acheter plus de livres —18 en moyenne pour les bédéphiles contre 13 pour les amateurs de littérature— et leur budget consacré au livre est plus conséquent (194 euros contre 148).
L’étude révèle un portrait type de l’acheteur de bande dessinée. Il s’agit d’une femme quadragénaire, souvent mère de famille et habitant en ville. Il est intéressant de noter que la majorité des achats sont effectués pour un tiers, souvent un lecteur masculin âgé de moins de 30 ans, et que 58% de ces achats sont prémédités au titre.
Selon l’étude, le 9e art se dessine ainsi comme "un vecteur de croissance" pour les librairies généralistes et spécialistes, à condition de développer les rayons porteurs que sont le manga et la BD jeunesse et de fidéliser les clients grâce aux achats cadeaux et à la synergie avec les autres rayons.