24 septembre > Essai illustré Italie

Spécialiste d’histoire économique, Carlo Maria Cipolla (1922-2000) a enseigné à Berkeley et à l’Ecole normale supérieure de Pise. C’est peut-être pourquoi, en 1976, il a penché du côté de l’humour avec The basic laws of human stupidity, ouvrage qui a connu une destinée éditoriale peu ordinaire. Traduit d’abord en Italie en 1988, chez Il Mulino, éditeur de Bologne, le livre connaît un succès considérable (350 000 ex. vendus). De même aux Etats-Unis, où il paraît dans sa langue originale, en 2011, mais toujours chez Il Mulino. Une première traduction française était déjà parue, mais celle-ci part de l’original anglais. Elle bénéficie, de surcroît, des illustrations surréalisantes du Lorrain Claude Ponti, auteur pour la jeunesse, dessinateur de presse et romancier pour adultes.

Après avoir rappelé que "l’humanité est dans le pétrin", l’historien-moraliste se lance dans son entreprise : "détecter, connaître et peut-être neutraliser" la stupidité. Laquelle touche, depuis toujours et de façon constante, un grand nombre d’individus sur terre, ensemble désigné par un sigma. Et serait, toujours selon Cipolla, la preuve que l’égalitarisme naturel est une idée fausse. Son analyse procède ainsi de façon méthodique, de loi en loi, cinq en tout, fondamentales. La dernière est la plus effrayante : "L’individu stupide est le type d’individu le plus dangereux." Surtout lorsqu’on lui donne une parcelle de pouvoir.

La troisième loi, elle, est impitoyable : "Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un autre groupe d’individus, tout en n’en tirant lui-même aucun bénéfice et en s’infligeant éventuellement des pertes." Bêtes et méchants, pointés du doigt par le professeur Cipolla, feraient bien de le lire pour s’amender. J.-C. P.

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