Certains se souviennent des mythiques aventures des Shadoks racontées à la télé par la voix singulière de Claude Piéplu. Quelque cinquante ans plus tard, les drôles d’oiseaux créés par Jacques Rouxel font leur retour. A gauche du ciel, la planète Shadok qui ne cesse de changer de forme, c’est très gênant, surtout pour les Shadoks. A droite, la planète Gibi qui est complètement plate et n’arrête pas de pencher dans un sens ou dans l’autre, c’est très gênant, surtout pour les Gibis. Bref, que l’on soit Gibi ou Shadok, la vie est impossible sur ces planètes. Malgré leurs limites intellectuelles, nos créatures s’avisent donc d’aller voir sur la Terre si l’herbe est plus verte. Oui, mais comment y aller ? En fusée, bien sûr ! se disent les Gibis, un peu plus vifs d’esprit que les Shadoks. Pour ce faire, ils doivent pomper un carburant super-puissant, le Cosmogol 999. De leur côté, les Shadoks accusent un léger retard sur le programme de leur fusée. Qu’à cela ne tienne ! Toute la nation des Shadoks se lance à corps perdu dans un super-pompage. Hélas ! les atomes du Cosmogol ne changent pas de planète aussi facilement. Le marin Shadok explore une autre idée, enfin une autre bonne idée tout aussi stupide. Son adage est : "Dans la marine, on ne fait pas grand-chose mais on le fait de bonne heure. " Au royaume de l’absurde la compétition est féroce. La question apparente de cet album est : qui atteindra la Terre le premier, mais en fait elle en cache une autre, la vraie : qui atteint le plus grand degré de connerie ? Le comique de l’absurde est ici à son sommet, servi par les pliages fous de ce pop-up loufoque et hors normes, imaginé et réalisé par Thierry Dejean et Philippe UG. F. J.