Le Syndicat de la librairie française (SLF) a publié, mardi 16 janvier, son bilan annuel de la situation des librairies françaises. Pour une vision globale, l’activité commerciale de 470 librairies disséminées sur le territoire français a été étudiée.
Au total, plus de 540 000 références ont été vendues en 2023. Illustration de la contribution des librairies indépendantes à la diversité éditoriale : les best-sellers ne contribuent que modestement à ce chiffre (seuls 4,7% des ouvrages vendus l'ont été à plus de 10 000 exemplaires), alors que trois quarts des titres vendus cette année se sont écoulés entre 100 et 10 000 exemplaires.
Après de nombreux rebondissements engendrés par la pandémie, l’activité des librairies semble s'être stabilisée en 2023. Tandis que leur chiffre d’affaires a augmenté de 9,2% par rapport à 2019, il ne progresse que de 0,8% en comparaison avec 2022 (tous produits compris). Ce maintien s'effectue cependant dans un contexte où l'inflation n'épargne pas le secteur du livre : les prix ont augmenté de 3,5% en moyenne. Sans abandonner les librairies, les clients paraissent adapter leur consommation, d'où le succès du format poche, plus économique : en 2023, il a représenté 30% des ventes en volume, pour 18% en valeur, ce qui représente une augmentation de 5% du chiffre d'affaires.
Un « effet ciseaux » inquiétant
En tout et pour tout, le syndicat observe une baisse de 2,9% des ventes en volume, qui monte à 4% pour les grands formats. Le contexte économique actuel génère un « effet ciseaux » dans les enseignes : alors que leur chiffre d'affaires stagne et que le prix des livres reste inférieur à l'inflation, les charges connaissent, elles, un forte augmentation. Une hausse de 10% est observée sur les salaires et le transport depuis 2021, et de 150% pour les factures d’électricité, des coûts à peine couverts par les chiffres de vente. Pour des raisons encore floues, les ventes aux collectivités (bibliothèques, etc.) reculent quant à elle de 2,5% en 2023.
Alors que 48% des librairies subissent une baisse de chiffre d'affaires, la relative prospérité du secteur ne semble tenir qu'à un fil.
Le rapport complet est à retrouver sur le site de la SLF