"C’est beau un livre la nuit", aurait pu écrire Richard Bohringer. On pourra le vérifier ce samedi 14 janvier, où près de 1 300 événements sont programmés dans les bibliothèques et les librairies pour la Nuit de la lecture dont la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a lancé l’idée dans ces colonnes le 18 novembre. Mille trois cents, dont 200 en librairie, c’est peu au regard des 16 000 bibliothèques et autres points de lecture et 3 500 librairies de l’Hexagone, mais c’est beaucoup si l’on considère les conditions dans lesquelles l’initiative a été préparée par les pouvoirs publics, en moins de deux mois, incluant la période des fêtes. Une performance !
Si certains se sont contentés d’inscrire au programme mis en ligne par le ministère des initiatives d’ores et déjà prévues, les professionnels du livre ont généralement accueilli l’opération avec bonne volonté et se sont engagés de bonne grâce dans cette campagne nationale de dernière minute en faveur de la lecture. Le concept interroge (pourquoi la nuit ? pourquoi une nuit d’hiver ?). Il trouble un peu alors que l’initiative estivale Partir en livre (ex-Lire en short) a à peine eu, en deux ans, le temps de s’installer et dispose d’une large marge de progression. Mais le besoin d’outils de promotion de la lecture est tel qu’un de plus ne saurait faire de mal. Il faut seulement espérer que ce type d’opérations de communication puisse être relayé par des politiques structurelles permettant de développer et de consolider la pratique de la lecture, notamment parmi les jeunes, à l’école et dans tous les lieux qu’ils fréquentent. La Nuit de la lecture serait ainsi véritablement une bonne nuit.
Samedi, en matière de nuit, si l’on en croit les horaires de la plupart des initiatives proposées, on assistera plutôt à des soirées jusqu’à 22 h ou 22 h 30, parfois une heure plus tard, quand ce ne seront pas des après-midi, jusqu’à 20 h ou même seulement 18 h. Qu’importe : il n’est pas interdit de se coucher tôt… surtout pour lire.