Carnet : L’Egyptien Naguib Mahfouz est décédé

Carnet : L’Egyptien Naguib Mahfouz est décédé

Premier Prix Nobel de Littérature arabophone, l’écrivain cairote était hospitalisé depuis plusieurs semaines.

Par Vincy Thomas
avec vt, d'après afp Créé le 15.04.2015 à 21h52

Né en 1911 au Caire, Naguib Mahfouz avait commencé sa carrière en tant que philosophe. Publié dès la fin des années 30, il écrira une cinquantaine de romans, de recueils de nouvelles, d’essais et de pièces de théâtre. À ses débuts, ses récits pharaoniques ne rencontrent aucun succès.

Sous l’influence de Muhammad Husayn Haykal, il changera de style, épousant davantage l’histoire contemporaine de son pays et préférant s’adapter au style occidental à partir de récits typiquement égyptiens. La parution au milieu des années 50 des 1500 pages de sa Trilogie (L'impasse des deux palais, Le palais du désir, Le jardin du passé) lui permettra de propager son œuvre au-delà du Nil. Il s’attachera à décrire la bourgeoisie de son pays et offrir, ainsi, une vision moderne de sa société, entre espoirs et désillusions, toujours persuadé que les Egyptiens sont un peuple modéré.

Libéral et figure morale de son pays, il avait été le premier écrivain arabophone à recevoir le Prix Nobel de Littérature en 1988. Grâce à cet honneur, ses romans seront traduits dans plusieurs langues (le dernier en date, Echos d’une autobiographie a été publié en 2004 aux Editions de L’Aube). Paradoxalement, il fut censuré dans de nombreux pays arabes lui reprochant ses positions pro-israéliennes. Par ailleurs il a souvent été adapté au cinéma, séduisant facilement les producteurs avec ses souvenirs d’enfance ou ses critiques réalistes de notre époque.

En1994, une agression lui a causé une paralysie de sa main droite : depuis il n’écrivait plus et dictait ses textes. Dans une interview donnée à L’Humanité en décembre 2001, il se voulait confiant sur son métier : « Bien qu’il y ait beaucoup d’analphabètes et d’illettrés, la littérature se transforme, dans notre pays, en d’autres médias comme la télévision et le cinéma. Un livre de littérature, au bout du compte, est lu par toute la population. L’écriture a beaucoup d’effets sur la culture et sur toutes les valeurs civilisationnelles . »

* à noter qu'Actes Sud fait paraître Son Excellence le 2 octobre prochain.

Photo : Fouad El Khoury

15.04 2015

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