« Dans la plupart des endroits du monde, le seul fait d'être une femme tient de l'héroïsme. » Ce constat ne date pas d'hier, mais chacun l'interprète à sa manière. Ainsi, Astrid Lindgren a imaginé Fifi Brindacier comme cadeau d'anniversaire à sa fille. Ce classique suédois sonde un univers féministe. Au fil des années, ce texte devenu édulcoré et infantilisé par le marketing a véhiculé de nombreux clichés. L'essayiste et poétesse belge Christine Aventin y voit toutefois un appel à la singularité. « L'affirmation radicale de soi ne passera pas par l'assimilation, mais par l'anticonformisme. » Victime d'une méningite, elle-même s'est réveillée punk, avec le crâne à moitié rasé et une conscience plus aiguë du monde. « Il te faut muter toujours... Pipi loves spunk. Ce mot qui en anglais signifie le cran, la détermination, la fougue. » Ce manifeste hybride, agrémenté d'extraits d'essais, dénonce l'illusion de l'égalité hommes/femmes, entretenue par de nombreux pouvoirs. « Le mot filles est une bombe et doit être pensé, non pas comme une catégorie genrée, mais comme une fiction politique. » Elle en appelle donc à davantage de solidarité. Plein d'humour et pimenté d'un grain de folie, ce texte très personnel ressemble à un fourre-tout. Il suit sa propre logique, quitte à passer du coq à l'âne. Aussi exige-t-il une forme d'apnée pour absorber toutes ces vérités. « Il y a dans le féminin punk, une nécessité de réparation. »
Fémini-Spunk
Zones
Tirage: 6 000 ex.
Prix: 15 € ; 144 p.
ISBN: 9782355221644