Le 6 mai, Plon a édité en poche le Dictionnaire amoureux du Festival de Cannes de Gilles Jacob, qui régna sur la sélection officielle de 1977 à 2004. Il y a dévoilé les grandes et petites histoires du festival, à travers ceux qui le font vibrer, des journalistes aux fans, des stars aux metteurs en scène. Son successeur, Thierry Frémaux, a préféré raconter son parcours et ses anecdotes, de sa pratique du judo qui a influencé sa personnalité à ses postes de directeur de l’Institut Lumière et de délégué général du Festival de Cannes, dans Judoka (Stock, février 2021).
Pas sûr qu’on retrouve tous les faits énoncés par Xavier Monnierdans dans Cannes confidentiel : sexe, drogues et cinéma (Robert Laffont, 10 juin), un document qui détaille les dessous de cet événement cinématographique, des grands deals financiers aux coups de pouce politiques, en passant par les secrets inavoués. L’enquête révèle le fonctionnement de la manifestation et son influence sur le cinéma mondial.
Plus artistique, Myriam Debehault et Philippe Reynaert ont réuni dans un beau-livre le portrait d’une époque, celle où Cannes a pris l’ascendant sur les autres festivals. Visions du Festival de Cannes : au début des années 80 (éditions du CEP, 2020) retrace le tournant où le septième art reflète un monde qui s’écroule et un autre qui renaît. Au fil de cette galerie de portraits noir et blanc signés par Myriam Debehault, on croise Wenders, Cimino, Welles, Bresson, Tarkovski, Antonioni, Herzog, Wajda, Godard ou Scola… Les photographies sont remises en contexte par Philippe Reynaert, et une préface est signée par Frédéric Sojcher.
Cannes vend aussi du rêve, et pas seulement sur son tapis rouge. Les palaces en sont partie intégrante. Alexandra Campbell s’est penchée sur le plus élitiste d’entre eux, réservé au gratin d’Hollywood. Hôtel du Cap - Eden Roc : la légende éternelle de la Riviera est un beau-livre (paru en français et en anglais le 28 avril chez Flammarion) qui retrace l’histoire de cet établissement où tous les grands noms du ghota cinématographique ont séjourné.
Enfin, Cannes sera présente dans la rentrée littéraire avec Estelle Sarah-Bulle et son roman Les étoiles les plus filantes (Liana Levi, 26 août), soit l’histoire imaginaire du film Orfeu Negro, de Marcel Camus, Palme d’or en 1959, qui sera diffusé cette quinzaine en version restaurée, dans le cadre de Cannes Classics. L’écrivaine imagine l’équipe de tournage débarquant à Rio de Janeiro pour tourner une adaptation de la pièce de Vinicius de Moraes dans la favela avec des comédiens amateurs noirs. L’effervescence autour du projet aiguise les intérêts de deux agents locaux de la CIA et de la France, soucieuse de se placer dans la compétition du Festival de Cannes. Orfeu Negro est son film "porte-bonheur", confie-t-elle dans LH Le magazine de juillet. Elle l’a vu un nombre "incalculable de fois", pour se "replonger dans les images, les couleurs".