Cinq tendances psycho pop

"Trouver son ikigaï, c’est trouver sa mission de vie." Charlène Guinoiseau-Ferré, Jouvence - Photo Olivier Dion

Cinq tendances psycho pop

En 2018, les éditeurs déclinent les approches autour de la bienveillance à partir des sujets d’actualité, de #Metoo à la charge mentale.

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Par Isabel Contreras
avec Créé le 20.04.2018 à 01h45

L’Ikigaï japonais

2018 sera une année définitivement marquée par l’influence de l’empire du Soleil-Levant. Outre le pouvoir revigorant des bains de forêt ou Shinrin Yoku, la quête de sens, ou ikigaï, inspire aussi bon nombre d’ouvrages. "Trouver son ikigaï, c’est trouver sa mission de vie. C’est en se posant les bonnes questions qu’on peut ensuite prendre les bonnes décisions, comme quand on se lance dans une reconversion professionnelle", décrypte Charlène Guinoiseau-Ferré, responsable éditoriale chez Jouvence. La plupart des ouvrages sur l’ikigaï expliquent comment mettre en pratique cette méthode du bonheur à la japonaise. Chez Leduc.s, Isabelle Louet donne des outils dans Je trouve mon ikigaï : comprendre sa vraie mission de vie grâce à la méthode japonaise ikigaï pour retrouver bonheur et sérénité ! (26 juin). First propose une voix française avec Christie Vanbremeersch et Trouver son ikigaï : vivre de ce qui nous passionne. Paru le 4 janvier, il s’est déjà vendu à plus de 4 000 exemplaires. Jouvence décline deux formats avec un cahier pratique à petit prix, L’art de persévérer en gardant le sourire : les secrets des Japonais à votre portée de Nicolas Chauvat, à paraître le 12 juin, et un roman, Et si j’étais plus d’Elina Vorger, publié le 23 mars. Ici l’auteure découvre sa passion au cours d’un voyage initiatique.

"Nous ciblons un public féminin avec le lancement prochain de 8 coffrets thématiques sur l’acceptation de soi et la charge mentale." Judith Landry, éditions de l’Homme- Photo OLIVIER DION

L’empathie animale

Après La vie secrète des arbres, place à La vie secrète des animaux (11 avril, Les Arènes). Le forestier allemand Peter Wohlleben y dévoile l’éventail du champ émotionnel animal à travers des exemples tels qu’un cheval honteux ou une pie adultère. Chez Guy Trédaniel, La sagesse des loups de Elli H. Radinger revient sur les valeurs de ces mammifères commele sens de la famille, la confiance, la patience, l’adaptation à l’échec ou à la mort. Chez Jouvence, La connexion perdue de Martha Williams guide le lecteur pour qu’il apprenne à développer son intuition grâce à l’exemple des animaux. L’année dernière, Stock a publié un premier ouvrage en rapport avec les vaches et leur bienveillance dans La vie secrète des vaches de Rosamund Young qui s’est vendu à plus de 6 500 exemplaires. Le 7 mars, l’éditeur généraliste a fait paraître Sagesse animale : comment les animaux peuvent nous rendre plus humains de Norin Chaï, le vétérinaire de culture bouddhiste et directeur adjoint de la Ménagerie, le zoo du Jardin des Plantes de Paris.

La confiance en soi au féminin

Portés par la vague féministe liée au mouvement #Metoo, les éditeurs de psychologie populaire et développement personnel se sont aussi attaqués aux ouvrages sur la confiance en soi au féminin. Paru le 8 mars chez Solar, Celle qui a dit fuck d’Anne-Sophie et Fanny Lesage est le journal "d’une imparfaite" qui tente d’arrêter de se mettre la pression. De son côté, J’ai lu publie un inédit en juin, Petit manuel de manipulation à l’usage des femmes : pour tout réussir de Gilles Azzopardi, des conseils pour apprendre à se défendre au travail mais aussi face à ses proches. Chez Charleston (Leduc.s), le cahier Libérez la badass qui est en vous de Julie Van Grol dégaine des exercices pour apprendre à se valoriser et répertorie une série de femmes qui ont marqué leur époque par leur talent. Directrice éditoriale chez Leduc.s, Karine Bailly de Robien cite également le lancement en mars de L’œuf de Yoni, le féminin révélé et libéré de Lilou Macé. Les journalistes se sont vu offrir ces œufs en pierre qui, par l’énergie qu’ils dégagent, permettent aux femmes de raffermir leurs organes génitaux "et de se reconnecter à leur féminité", indique Karine Bailly de Robien. Guy Trédaniel lance lui aussi le 2 mai Les œufs de Yonipour révéler son potentiel féminin de Peggy Tournigand. Aux éditions de l’Homme, "nous ciblons un public féminin avec le lancement prochain de 8 coffrets thématiques sur l’acceptation de soi et la charge mentale", annonce Judith Landry. Sur ce dernier sujet, les ouvrages se multiplient aussi. Chez First, le Cahier coach : la charge mentale pour les nuls de Marion McGuinness sortira le 26 avril tandis qu’Eyrolles fera paraître le 24 mai Comment se libérer de la charge mentale : une semaine pour se guérir du syndrome de Rosita de Laurence Bourgeois.

Travailler dans la bienveillance

Par la voix de sa responsable éditoriale bien-être, Dorothée Rothschild, J’ai lu annonce la création d’une nouvelle collection dédiée au "Mieux être au travail" dont les premiers titres arriveront en septembre. Sur cette tendance, des livres ont déjà été publiés l’année dernière comme La bienveillance en entreprise : utopie ou réalité ? de Paul-Marie Chavanne et Olivier Truong (Eyrolles), Les 100 règles d’or du management positif et heureux de Magali Mounier-Poulat et Solenne Roland-Riché (Larousse), mais aussi Osons la paix économique : de la pleine conscience au souci du bien commun de Dominique Steiler, préfacé par Matthieu Ricard (De Boeck). Cette année, afin d’éviter l’épuisement professionnel, Marabout publie le 9 mai La méditation vous protège du burn-out de Marine Colombel et Odile Jacob tente une approche par la sophrologie et la médecine chinoise avec Trouver ses forces intérieures : surmonter le stress et le burn-out de Clémence Peix Lavallée. Côté pratique, First propose à nouveau, dans sa collection "Pour les nuls", Le cahier : heureuse dans mon job pour les nuls de Sophie Lepert.

Les romans initiatiques toujours

Si les romans initiatiques ont pris une tournure "feel good" en 2018 chez les éditeurs généralistes, les maisons d’édition spécialisées en développement personnel ont, elles, cherché à se démarquer avec des titres pratiques, souvent accompagnés d’exercices. C’est le cas chez Leduc.s qui réédite Le café du bout du monde de John P. Strelecky (22 mai) où le personnage principal s’interroge sur des questions existentielles. Dans Le jour où j’ai ouvert les yeux d’Anand Dilvar (Jouvence, 27 mars), le lecteur emprunte un voyage immobile vers la réalisation de soi et vers un nouvel état de conscience. Enfin, chez First, où on n’avait pas encore exploré ce segment, l’éditeur se lance avec une première tentative autour du deuil, Le voyage de Wendy ou L’effet sac à dos d’Anne Thoumieux (12 avril).

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