Cinéma

Combat de rue et spleen mortel dans les salles

L'acteur Brad Pitt dans l'adaptation de "Fight Club" par David Fincher - Photo Fox 2000 Pictures et Regency Enterprises

Combat de rue et spleen mortel dans les salles

Au cinéma cette semaine, le Fight Club de David Fincher fête ses 20 ans avec une ressortie en salles, l’auteur américain Dennis Cooper passe derrière la caméra et le documentariste François-Xavier Destors explore Norilsk, la plus grande ville au nord du monde.

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Par Nicolas Turcev
Créé le 15.05.2019 à 19h23

L’anti-héros aux poings chauds Tyler Durden fait son retour au cinéma cette semaine avec la ressortie en salles du Fight Club de David Fincher, 20 ans après les premières projections françaises. Adapté du roman éponyme de l’américain Chuck Palahniuk (Gallimard, 1999, traduit de l’anglais par Freddy Michalski), le film suit le parcours d’un narrateur anonyme dont le quotidien est bouleversé par sa rencontre avec Tyler Durden, un marchand de savons cynique qui l’incite à participer à des combats clandestins. Une trentaine de salles diffuseront le film, dont Le Grand Rex à Paris lors d’une séance spéciale le 20 mai.
 
Initiées en roman, les aventures de Tyler Durden se sont poursuivies en comics avec l’opus Fight Club 2, scénarisé par Chuck Palahniuk et illustré par Cameron Stewart (Super 8 éditions, 2016, traduit de l’anglais par Héloïse Esquié). Une seconde suite des mêmes auteurs, Fight Club 3, est en cours de publication aux Etats-Unis chez Dark Horse Entertainment.
 
Spleen explosif
 
Dans un registre encore plus nihiliste, l’écrivain américain Dennis Cooper, en collaboration avec le franco-américain Zac Farley, passe derrière la caméra avec Permanent Green Light, récit taiseux et tout en spleen de l’errance d’adolescents sans repères, prêts à se faire exploser. Réalisé dans les zones périurbaines en décrépitude de l’Hexagone et tourné avec des acteurs français, le long-métrage raconte l’histoire de Roman, un jeune adulte de 20 ans détaché du monde, sans idéologie ou appartenance religieuse, qui souhaite se suicider à l'aide d'explosifs.
 
Auteur phare de la mouvance queercore, un mouvement d’émancipation sexuel né avec le punk, Dennis Cooper est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages et de pièces de théâtre. En France, où l'écrivain réside depuis plusieurs années, il est notamment connu pour son roman Salopes (P.O.L, 2007, traduit de l’anglais par Jean-René Etienne), récompensé du prix Sade. Son dernier ouvrage, Le fol marbre, récit trash et amoral à la première personne d’un orphelin cannibale, est paru en 2016 (P.O.L, traduit de l’anglais par Elsa Boyer).


 
Gel et nickel
 
Enfin dans Norilsk, l’étreinte de glace, le documentariste François-Xavier Destors s’aventure sur les terres isolées et gelées de Norilsk en Sibérie, ancien goulag devenu la plus grande ville au nord du monde, et également l’une des plus polluées. Interdite d’accès aux étrangers et même aux Russes qui doivent obtenir des permis des services secrets pour y pénétrer, la commune est administrée par l’entreprise Norilsk Nickel, un géant de l’industrie minière qui contrôle les trois quarts de la production mondiale de nickel et de palladium, métaux cruciaux dans la fabrication des appareils électroniques.
 
L’écrivain de polars Caryl Férey s’est rendu dans la ville et en est revenu avec un livre récit, Norilsk, réédité en mars en poche au Livre de poche. "La ville de Norilsk c’est Blade Runner, mais en Sibérie, déclarait en 2017 l’auteur au micro de France Culture. […] Elle  est laide et magnifique à la fois, elle ressemble à un paquebot en train de couler avec ses cheminées partout qui fument de toutes les couleurs..."

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