Alicia au pays des cauchemars. Voici deux mois, Cormac McCarthy retrouvait les librairies françaises avec Le passager, après quinze ans d'absence. Et chacun de s'ébahir avec justesse devant l'incroyable ambition, la radicalité narrative, de ce romancier presque nonagénaire. Une audace peut-être encore plus grande, si c'était possible, est à l'œuvre dans Stella Maris qui paraît aujourd'hui. Ce douzième roman de l'auteur est le deuxième volet − une sorte de prequel − du diptyque qu'il forme avec Le passager (même s'il n'est pas absolument indispensable d'avoir lu le premier pour apprécier celui-là).
Automne 1972, une très belle jeune femme de 20 ans se présente d'elle-même à l'entrée de la clinique psychiatrique de Black River Falls dans le Wisconsin. Elle s'appelle Alicia Western, a déjà effectué quelques séjours dans cet établissement, est considérée comme une enfant prodige des mathématiques. Elle est reçue par un psychiatre, le Dr Cohen, qui entame avec elle un processus analytique qui durera neuf longues séances, un dialogue ininterrompu qui paradoxalement s'avérera être à la fois de sourds et fécond. Elle lui parle de ce qui la tourmente : sa grand-mère avec qui elle a grandi, son mentor le célèbre mathématicien Alexandre Grothendieck, son père qui participa au projet Manhattan (projet de recherche qui aboutit à la première bombe atomique), son frère Bobby (héros du Passager) qu'elle aime d'un amour impossible, et des créatures étranges, menées par un nain chauve qu'elle nomme « le Kid », qui envahissent ses nuits peuplées de cauchemars. Elle apparaît bien vite aux yeux du praticien comme une sorte de nœud gordien de pathologies, schizophrène à tendance autistique, anorexique, nihiliste et suicidaire.
C'est ce dialogue infini, moins thérapeutique finalement que platonicien, qui constitue tout le récit du livre. Cette fille perdue à jamais dans ses cauchemars est aussi le premier grand personnage féminin de toute l'œuvre de McCarthy. Celui-ci, en une manière de testament littéraire, revient à la source même de ce qui constitue depuis toujours son fil d'Ariane de romancier : la fin du monde, la fin des temps. Et cette apocalypse-là est, au fond, aussi douce qu'angoissante. CQFD.
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