L'historien du christianisme Jacques Le Brun est décédé le 6 avril, des suites du Covid-19, a annoncé son éditeur Le Seuil. Spécialiste du catholicisme et de sa littérature, titulaire de la chaire d'Histoire du catholicisme moderne à l'Ecole pratique des hautes études, il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages de recherche, dont le dernier,
Dieu, un pur rien, est paru l'an dernier au Seuil.
Né le 18 mai 1931, il avait 88 ans. Après trois ouvrages sur Bossuet, il avait également publié
Le Pur Amour de Platon à Lacan (Seuil, 2002),
La Jouissance et le Trouble. Recherches sur la littérature chrétienne de l'âge classique (Droz, 2004),
Le Pouvoir d'abdiquer. Essai sur la déchéance volontaire (Gallimard, 2009) et
Sœur et amante. Les biographies spirituelles féminines du XVIIe siècle (Droz, 2013).
"Penseur généreux et original"
Dans
Dieu, un pur rien, le chercheur revenait sur l'attrait mystique du recueil de poèmes
Le pèlerin chérubinique, écrit au XVIIe siècle par le jeune protestant Johannes Scheffler. A l'image de son œuvre, Jacques Le Brun y interroge la fonction centrale et fondatrice de la poésie et son rôle dans l'expression des discours métaphysiques.
Dans
sa critique publiée par Livres Hebdo, Sean James Rose loue un "
passionnant ouvrage" écrit à "
une époque fortement sécularisée qui se pique d'être rationnelle, [où]
certaines notions tels que 'Dieu', 'âme', 'grâce'
ne revêtent plus qu'un caractère métaphorique."
Sur Twitter, l'historien Jean-Pascal Gay a salué "
un penseur généreux et original, une de ces personnes qui ne cessent de vous décaler, de vous faire penser autrement, d'ouvrir des espaces à la manière de cette mystique dont il était un de nos plus grands spécialistes."