Les correctrices (le métier est très féminisé) revendiquent "la fin de la précarité, un revenu fixe et mensuel", selon le communiqué accompagnant la manifestation. "Nous ne sommes pas, bien que travaillant à domicile, des sous-salariés de l'édition. Sans préparateur, sans correcteur compétents et formés comme nous le sommes, les livres ne peuvent être publiés", mais "nous cumulons un tarif horaire dérisoire, des cadences infernales et une précarité sans nom", protestent-elles.
Désireux d'aboutir à un accord, le Syndicat national de l'édition (SNE) avait constitué à la rentrée 2016 un groupe de travail ad hoc conduit par Sébastien Abgrall (DRH de Madrigall) pour négocier avec le Collectif des correcteurs précaires, accompagné des représentants des syndicats de salariés de l'édition.
Une solution dès que possible
Quatre réunions ont eu lieu à l'automne 2016, et deux autres sont prévues en janvier, avec l'objectif de trouver une solution dès que possible pour actualiser l'annexe IV de la convention collective de l'édition, qui définit le statut des travailleurs à domicile (TAD) dont les correcteurs font partie. Le SNE devait publier un communiqué qui n'était toujours pas disponible lors du bouclage de cet article.
Au sortir de cette première réunion du 9 janvier, cet objectif de résultat rapide paraît très ambitieux selon les représentants des correctrices. Si le ton ouvert de la négociation est apprécié, de même que les quelques points convergents (formation, congés maladie, droit au chômage), les modalités de lissage du salaire et d'indemnisation en cas de baisse de l'activité restent les points de plus discutés.
"Il faudrait trouver un minimum qui permette au moins de couvrir les frais de mutuelle, y compris pendant les mois d'été, lorsque les correcteurs n'ont aucun revenu" insiste Martine Prosper, secrétaire générale de la branche livre-édition de la CFDT. Le recours qui devient systématique au statut d'autoentrepreneur a de nouveau été vivement dénoncé. Considérés comme des prestataires extérieurs, les TAD n'ont alors plus aucune couverture sociale, sinon celle qu'ils assurent par eux mêmes.