Dans un communiqué daté du 12 février, l’association Mobilis, pôle régional de coopération des actrices et acteurs du livre et de la lecture dans les Pays de la Loire, annonce un plan de licenciement de l’ensemble de ses cinq employés, prévu pour l’été prochain. 

Cela fait suite au budget voté par la Région en décembre dernier, promettant une coupe drastique de 100 millions d’euros des aides consacrées aux activités culturelles, aux associations, au domaine sportif et à l’égalité homme-femme, dont 82 millions dès 2025. 

« Les besoins de la filière du livre sont toujours là »

Dans ce contexte, Mobilis, à la tête du réseau régional du monde du livre dans les Pays de la Loire, n’est plus financée par les politiques publiques qui couvraient 50 % de son budget global et 75 % de son budget de fonctionnement. Bien que l’association ne ferme pas, « un chantier doit être lancé », selon sa directrice Adèle Spieser, car « les besoins de la filière du livre sont toujours là ». 

En plus des emplois supprimés, certains accompagnements et actions menées seront suspendues telles que Lire en circuit court, le mois du livre ligérien organisé en partenariat avec l’ALIP (Association des Librairies Indépendantes en Pays de la Loire) et le Coll.LIBRIS (Collectif d’éditeurs des Pays de la Loire), initialement prévu en novembre 2025. 

Pour Adèle Spieser, contactée par Livres Hebdo, ces mesures arrivent à un moment où « l’ensemble de la chaîne est fragilisé. Ce n’est pas rien de se dire qu’il n’y aura plus de structure régionale pour le livre dans notre territoire ». Un manque qui se répercute également sur d’autres activités de l’association comme par exemple les études qu’elle mène et les données récoltées sur le secteur. 

« Une inégalité territoriale »

« Mais l’ensemble des difficultés du secteur ne sont pas forcément visibles aujourd’hui, poursuit la directrice. Elles passent par exemple par des transformations de contrats en temps partiel, des CDD non renouvelés ou des postes quittés et non remplacés…»

Adèle Spieser rappelle d'ailleurs que les coupes budgétaires touchent aussi des domaines autres que la culture, « pour lesquels les politiques publiques étaient extrêmement impliquées », et qui mettent sérieusement en péril l’ensemble de l’écosystème ligérien. « C’est tout un maillage du territoire qui est en train de se détricoter surtout dans une zone rurale », a-t-elle ajouté, déplorant un phénomène « d’inégalité territoriale qui s’amplifie de manière cruciale » et que les acteurs lui font remonter. 

Le Conseil régional informé de la situation

Des conséquences tant économiques que sociales qui seront d’autant plus criantes dans les prochains mois, les manifestations culturelles du premier semestre 2025 ayant été maintenues car la Région y était déjà trop engagée. 

Contacté par Livres Hebdo, Alexandre Thebault, conseiller délégué à la culture et au patrimoine de la Région, n’a pas donné suite, bien qu’Adèle Spieser assure que le Conseil régional est « totalement au fait de leur situation ». 

Afin de réfléchir à la construction d’un nouveau modèle d’association et à la mise en place de nouveaux moyens d’action, Mobilis organisera une Assemblée générale le 24 avril prochain.