16 octobre > roman Autriche

Né à Satanov, en Podolie (Ukraine), en 1891, David Vogel a vécu à Vienne et à Paris. Il a émigré en Palestine où il a écrit son chef-d’œuvre, La vie conjugale (Stock, 1992), paru en 1929. L’écrivain a ensuite séjourné en Pologne puis de nouveau à Paris. Arrêté en France en tant que citoyen autrichien, il quitte Drancy pour Auschwitz en 1944 où il est assassiné. Entamé en 1920, le roman inédit que propose L’Olivier a été miraculeusement découvert en 2010 par une chercheuse dans le fonds David Vogel des archives Genazim à Tel-Aviv.

Œuvre marquante de l’hébreu moderne, Romance viennoise tient du miracle à plus d’un titre. Le texte frappe par sa modernité, par la musique étrange qui s’en dégage. On y suit d’abord Michael Rost dans Paris, ses cafés et ses rues. Le héros de Vogel a alors 38 ans. Il discute avec un peintre qui déteste les Allemands, avec un acteur qui veut se faire offrir un cognac. Le voilà qui donne rendez-vous à Emmie, croise Jeannette la brunette qui fête son anniversaire et dénude devant lui un corps "superbe, merveilleusement sculpté".

L’homme perdu, tendu et mouvant à la fois, on le retrouve ensuite vingt ans plus tôt. A une époque où il lui arrive de travailler avec un peintre en bâtiment, Yasha, dont on dit qu’il a été chef des brigands d’Odessa. Dans la dèche à Vienne, Michael Rost se décrit comme curieux de tout et capable de se passer des convenances. Monsieur fait le coup de poing, entame une liaison avec Gertrude, la propriétaire de la chambre qu’il loue, ou se promène en calèche avec Vita. Impossible pour le lecteur ébloui de ne pas l’accompagner au bout d’une Romance viennoise inoubliable. Al. F.

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