Née le 13 octobre 1936 à Vienne, Christine Nöstlinger a débuté sa carrière dans les années 70 avec des titres phares comme Le roi des concombres (Bordas, 1982) ou Le môme en conserve (Hachette, 1982; réédité au Livre de poche jeunesse en 2014), récits plein d’humour abordant à hauteur d’enfant la question de l’apprentissage de la vie. Après des études en arts graphiques à l’Université des arts appliqués de Vienne, elle a travaillé comme graphiste, et également écrit pour la télévision, la presse et la radio, ou encore pour le théâtre. Mais la majorité de sa production se concentre sur des livres pour la jeunesse, s’attachant à raconter le quotidien des enfants ou adolescents, y compris autour de sujets sensibles comme les conflits familiaux, la discrimination, l'exclusion et le racisme.
Christine Nöstlinger aimait s’attaquer à toute forme d’autorité déplacée. Avec ironie, et un humour parfois teinté de pessimisme, elle dressait une critique fine de notre société. Dans Le roi des concombres, le jeune Wolfang combat son propre père pour prendre le parti des faibles dans une étrange rébellion de légumes. Grâce à une Mme Bartolotti qui déconstruit les bonnes manières du petit Frédéric, Le môme en conserve dénonce l’écrasante éducation bourgeoise visant à concevoir un enfant parfait.
En 2003, Christine Nöstlinger avait reçu le prestigieux prix commémoratif Astrid Lindgren, tout juste créé, avec l’auteur américain Maurice Sendak. Ce prix international est le plus important réservé à la littérature jeunesse, et le second en termes de récompense financière après le Nobel de littérature. Elle était également lauréate en 1984 du prix Hans-Christian Andersen, surnommé "le petit prix Nobel de littérature", récompensant tous les deux ans une "contribution durable à la littérature pour enfants".