Elle fut aussi nominée deux fois, en 2006 et 2008 pour le prix Alma, le Nobel de la littérature pour la jeunesse, et a reçu un prix Sorcières spécial en 2012. Son dernier album, Petit fiston, est paru au Rouergue en 2013.
Née en 1936 en Pologne, exilée pendant la Seconde Guerre mondiale, Elzbieta Violet (épouse du sculpteur Georges Violet) passe son enfance dans l'Alsace occupée, puis devient pensionnaire en Grande-Bretagne avant de venir vivre à Paris chez un oncle blanchisseur qui l’exploitait. A dix ans, elle parlait cinq langues. Son premier album, Little Mops, est paru en 1972 en Angleterre (réédité au Rouergue en 2009).
Un sens de la couleur
Artiste plasticienne, Elzbieta possède à la fois un grand art poétique et un sens de la couleur. Irène Laborde, dans la revue Lire, écrire à l’école, a analysé son œuvre, en évoquant la première manière née de la série des Dikou avec de grands aplats de couleurs, la deuxième manière avec les "livres grimoires" "ouvrant sur un univers onirique fabuleux" et la troisième manière avec les "livres aquarelles" composés de pastels, d’aquarelles et de collages. En 1997, elle explique dans L’enfance de l’art son parcours artistique, nourri des images de l’enfance, de dessins et de photos (Rouergue).
"Elle laisse une œuvre majeure à laquelle les éditions du Rouergue souhaitent rendre hommage", a précisé l’éditeur dans le communiqué annonçant son décès. "L’enfance est la partie mystérieuse de l’humanité. Peut-être que les enfants nous sauveront tous un jour si on apprend à les regarder. Ce sont des génies", avait-elle dit dans une interview à Télérama en 2014, à l’occasion de l’exposition que le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil lui a consacrée.