L’anthropologie américaine a perdu un de ses plus fiers représentants. James C. Scott, professeur émérite de sciences politiques et d’anthropologie, est décédé ce 19 juillet à l’âge de 87 ans, des suites d’une maladie.
Économiste de formation, il enseigna au département d’anthropologie et d’études environnementales de l’Université Yale pendant près de 45 ans. C’est entre les murs du prestigieux établissement qu’il passa son doctorat avant de fonder un programme d’études agraires, une thématique redondante dans ses travaux.
L’auteur de dix livres a nourri sa pensée de ses divers voyages. En Birmanie, où il analyse le développement économique du pays, mais aussi en Malaisie, où il rédige en 1985 des rapports pour la CIA sur les mouvements sociaux étudiants et étudie les formes de résistance paysanne. La synthèse de ces recherches paraîtra dans La domination et les arts de la résistance : fragments du discours subalterne, son premier ouvrage paru en France (éditions Amsterdam, 2009, traduction d'Olivier Ruchet, arrêt de commercialisation).
Analyse de la résistance sociale
« Dans tous ses livres, James C. Scott, a mis à profit son sens remarquable du terrain, son brillant intellect et un regard clair et sans compromis pour écrire sur une large palette de sujets, allant de la résistance paysanne, à la planification sociale et l’anarchisme. Son écriture réussissait à retranscrire les récits des communautés incomprises et laissées pour compte », a indiqué YaleNews dans un communiqué.
Son dernier livre sorti en France, L’œil de l’État : moderniser, uniformiser, détruire (La Découverte, 2024, trad. Olivier Ruchet), analyse les procédés de standardisation et de simplification des États Modernes pour cartographier les territoires et les populations. In Praise of Floods : The Untamed River and the Life It Brings paraîtra à titre posthume en février 2025.