« Fabricant de boules et de textes sur les yeux », comme il disait, Jean-Luc Parant est décédé le 25 juillet, à Caen. Artiste et poète, il est parti à 78 ans d’une hémorragie cérébrale, laissant derrière lui des milliers de sphères et plus d’une centaine de textes.
Jean-Luc Parant naît le 10 avril 1944 en Tunisie. En 1961, il part à Paris pour débuter des études d’arts appliqués à l’école Boulle. Il y réalise ses premiers tableaux et des bas-reliefs. Dix ans plus tard, il quitte la capitale avec sa femme, elle aussi sculptrice, et rejoint une petite ville de Drôme, Buis-les-Baronnies. Là-bas, ils fondent une résidence d’artistes : la Maison de l’art vivant. C’est à cette période que Jean-Luc Parant commence son travail autour des boules, des sphères de différentes tailles que l’artiste fabrique en cire puis en terre. Il les expose à de nombreuses occasions comme au Centre Pompidou (1990), au musée d’art contemporain de Lyon (1991), au musée d’Art moderne de la Ville de Paris (1991), au musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (2007) ainsi qu’à la fondation Maeght à Saint-Paul de Vence (2008).
Le deuxième versant de son œuvre, Jean-Luc Parant le crée à son bureau avec pour motif récurrent les yeux : « J’écris des textes sur les yeux pour pouvoir entrer dans mes yeux et aller là où mon corps, ne va pas, où je ne suis jamais allé avec lui, où je ne me rappelle pas avoir été touchable. Pour aller là sur la page, dans ma tête, dans l’espace ». Sur ce thème, il a notamment écrit Les yeux nouveaux (Lettres vives, 2005), Les yeux sans mesure (Fata Morgana, 2007) et Les yeux suite sans fin (Fata Morgana, 2014). Une présentation des œuvres de 25 artistes contemporains, dans le cadre de l'exposition organisée autour de l'artiste et écrivain Jean-Luc Parant devrait également sortir chez la Manufacture de l’image le 25 août.