Disparition

C'est à Londres où il habitait depuis les années 70 que s'est éteint le 24 mai, à l'âge de 71 ans, l'écrivain français Daniel Depland. Cette vie construite à l'étranger explique peut-être le manque de renommée en France de ce romancier qui laisse derrière lui une œuvre riche d'une quinzaine de titres, publiés dans plusieurs grandes maisons.

Son premier ouvrage, La Java paru chez Jean-Jacques Pauvert en 1969 alors qu'il n'avait que 25 ans, est né "sur les conseils de Violette Leduc dont il était le jeune voisin à Faucon (Vaucluse), à la fin des années 60", indique Le Monde qui consacre à l'auteur une nécrologie dans son édition du 8 juin. Très vite, le jeune homme enchaîne les textes. Chez Gallimard, il publie en 1973 La mouche verte, un long monologue qui donnera lieu à une adaptation théâtrale en 1981, puis en 1977 Le chien de Pique, roman aux accents autobiographiques où le narrateur raconte sa passion pour un jeune Anglais.

Soutenu par l'éditeur Roger Vrigny, Daniel Depland signera de nombreux livres chez Calmann-Lévy comme les romans La Sirène de Redcliff (1984) ou Les Noces de la lune rouge (1986). A partir de 1988 Grasset éditera à son tour les œuvres de l'écrivain et notamment, en 2004, Mes putains sacrées.

Dans son dernier roman, En voie de disparition publié chez Denoël en 2009 et qui mettait en scène un homme se racontant depuis l'au-delà, il écrivait: "Mon impuissance face à la vie a eu raison de ma mort. Ma mort elle-même en dresse le bilan: quoi que j'aie pu faire, je n'ai rien accompli, je n'ai rien été. Inutile j'ai été inutile je continue à être et je ne suis toujours rien, pas anéanti puisqu'il n'y a plus de néant concevable, seulement rien. Me croire maudit serait m'accorder une importance que je n'ai jamais eue".

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