Jean-Maurice de Montremy l'avait rencontré en 2013 pour Livres Hebdo et lui avait consacré un portrait (voir ci-contre). L'écrivain avait confié concernant le "pessimisme actif" de ses écrits : "Le pire m'attire, dans les œuvres d'art, les choses noires. C'est pourtant là qu'on trouve de la pitié pour les hommes. "Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille", écrivait Baudelaire. Le noir devient alors balsamique."
A la suite du décès de son père, cheminot, alors qu'il est âgé de quatre ans, sa mère, qui ne peut s'occuper de lui, le place dans un orphelinat géré par les chemins de fer espagnols. C'est durant cette enfance passée d'orphelinats en orphelinats que Rafael Chirbes commence à écrire.
Après avoir étudié l'Histoire, et à la chute du franquisme, il quitte l'Espagne pour vivre à Paris puis au Maroc. Il exerce tour à tour plusieurs métiers liés à l'écriture : professeur, libraire, secrétaire de rédaction, critique gastronomique puis littéraire.
Mais c'est pour ses romans, dont neuf ont été traduits en français chez Rivages, que Rafael Chirbes connaît la célébrité. Il a notamment publié Tableau de chasse en 1998, La Longue marche en 2001, Crémation en 2009 ou encore Sur le rivage en janvier 2015. Parmi ses thèmes de prédilection : la difficile transition démocratique espagnole à la suite du franquisme, la décadence de la mémoire, ou la récente crise économique qui secoue l'Europe.