Phénomène de la semaine 

Quarante-deux ans après sa mort, Romain Gary reste une source d'inspiration fertile. En attendant les révélations de Paul Pavlowitch sur les coulisses de l'affaire Ajar en début d'année prochaine dans Tous immortels (Buchet-Chastel), Delphine Horvilleur se réfère elle aussi au double lauréat du Goncourt (1956 & 1975). La rabbin de 47 ans signe un huitième titre en neuf ans. Il n'y a pas de Ajar (Grasset), paru le 14 septembre, s'installe à la 12e place du classement GFK/Livres Hebdo des meilleures ventes de la semaine du 3 au 9 octobre 2022.

Ce texte de théâtre en forme de monologue rend hommage au génial écrivain de La promesse de l'aube. Il a été présenté aux Plateaux Sauvages (Paris 20e) jusqu'au 7 octobre. Il sera à l'affiche du théâtre du Rond-Point (Paris 8e) en décembre au cours d'une tournée en Île-de-France et à Toulon. Dans le fond de ce texte « écrit pour être joué », Delphine Horvilleur s'intéresse à la question de l'identité et des doubles « je ». La femme de lettres prend ici du recul sur la femme religieuse. Dans une interview à Libération, la Nancéenne de naissance évoque la mobilité de son texte qui doit évoluer au gré de l'actualité « puisque la clé du texte est d'être le reflet d'un inconscient qui continue d'être modelé ». Loin d'être une entourloupe littéraire, Il n'y a pas de Ajar a la faculté de se lire et de se voir, un dédoublement salutaire pour Delphine Horvilleur.

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