ÉDITO par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Avec un chiffre d'affaires de 134 millions d'euros en 2011, l'ensemble des 50 meilleures ventes de l'année, tous genres confondus, marque une baisse de 2,9 % par rapport à 2010. En revanche, le nombre d'exemplaires vendus, 12 millions, est identique. Conclusion : la lecture se maintient mais le pouvoir d'achat est à la peine. Une tendance que souligne le nombre important de livres au format de poche figurant parmi les best-sellers.

Photo OLIVIER DION

Sur le fond, ce sont des livres porteurs de messages humanistes qui en 2011 ont été en tête des ventes. Indignez-vous ! de Stéphane Hessel, avec encore 1,4 million d'exemplaires vendus dans l'année, La délicatesse de David Foenkinos (780 000) et La couleur des sentiments de Katryn Stockett (433 000) ont remplacé sur le podium Je ne sais pas maigrir et Les recettes Dukan...

Chaque année, la publication des scores des best-sellers apporte un précieux instantané des goûts et des comportements des lecteurs. Chaque année, cette même publication fait l'objet d'une violente contestation de la part de quelques éditeurs. C'est que depuis le lancement du Diable au corps, en 1923, la communication sur les ventes fait partie de la panoplie de base de la promotion des livres. Et aussi parce qu'en période de crise les apporteurs de mauvaises nouvelles ne sont pas bienvenus.

Ces chiffres que nous diffusons une fois par an sont établis par l'institut Ipsos à partir des sorties de caisse d'un panel représentatif de points de vente en France métropolitaine. Ce ne sont que des estimations, mais réalisées par des professionnels de la statistique. A défaut d'autres données, il nous paraît fondamental de les diffuser. Cela fait partie de la mission d'un journal professionnel comme Livres Hebdo de les faire partager à l'ensemble des acteurs du secteur du livre, la plupart n'ayant pas les moyens de s'offrir des sondages.

Tout en déplorant leurs "imprécisions", Antoine Gallimard, président du Syndicat national de l'édition, reconnaît, dans l'entretien qu'il nous a accordé, que ces estimations sont "de précieux indicateurs de tendance". Il souhaite cependant un système permettant de prendre en compte la totalité des points de vente, comme cela existe en Grande-Bretagne. Un dossier à ouvrir d'urgence.

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