Cinq ans après sa dernière étude sur la librairie indépendante, l’Agence régionale du livre (ARL) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) a produit deux nouveaux documents : une analyse détaillée des relations commerciales diffuseurs-libraires, reposant sur des données de 2013 et de 2014 ; et une photographie de la santé économique et financière de 103 librairies, sur les 168 recensées dans la région, pour la période 2014-2015. Présentée aux professionnels lundi 21 mars et téléchargeable dans les prochains jours sur le site de l’ARL, cette dernière apporte des nouvelles globalement positives de la branche. Malgré des fermetures 2,3 fois plus nombreuses que les créations sur ces trois dernières années, l’exploitation et la rentabilité des librairies "s’améliorent nettement, constate Olivier Pennaneac’h, chargé de l’économie du livre à l’ARL. La gestion des entreprises est bien meilleure qu’en 2011, les résultats nets des catégories de librairies ne dépassant pas deux millions d’euros de chiffre d’affaires oscillant aujourd’hui autour de 1,5 % de leur CA."
Pour autant, il reste quelques ombres au tableau. Variant entre 34 % et 37 %, la marge commerciale des librairies indépendantes demeure mangée à 95 % par la masse salariale et les charges externes, sur lesquelles les loyers pèsent lourd. Autre point noir, les trésoreries restent majoritairement dans le rouge. "Même si c’est dans une moindre proportion qu’en 2011, cela signifie tout de même que les libraires peinent encore à capitaliser, malgré la reprise du marché, traduit Olivier Pennaneac’h. Les dispositifs d’accompagnement, subventions et aides, comme le Falib de l’Ifcic, sont donc toujours indispensables."
Plus technique, l’étude portant sur les relations commerciales entre diffuseurs et libraires fait apparaître une grande disparité de traitement entre les catégories de librairies, reposant, selon les professionnels interrogés, sur un trop grand flou dans les conditions générales de vente (CGV), notamment pour tout ce qui concerne les remises quantitatives et qualitatives. "Elles auraient vraiment besoin d’être redéfinies", préconise Olivier Pennaneac’h, qui propose par exemple d’y intégrer la notion de dynamique de territoires.
Cécile Charonnat