Pour la première fois depuis cinq ans, et alors que le taux moyen de retours a baissé de 2,5 points sur l’ensemble de 2016 (1), le nombre des libraires évoquant une hausse de leurs retours après les fêtes augmente. Selon un sondage Livres Hebdo/I+C réalisé auprès de 300 professionnels représentatifs des différents circuits de vente, ils sont 26 % à parler de retours plus importants en janvier 2017 qu’en janvier 2016, contre 18 % l’année précédente, 21 % il y a deux ans et 37 % en janvier 2013. Inversement, 17 % déclarent des retours moindres, et 57 % un maintien au niveau de l’an passé.

Chez Prisme, la plateforme logistique qui gère environ 35 % des flux retours de la profession, le directeur, Bouchaïb Moudakir, fait état également d’une légère hausse à périmètre stable mais d’une stabilité à périmètre réel, c’est-à-dire intégrant le départ de la Fnac qui ne fait désormais plus passer ses retours par cette plateforme.

Comme l’an dernier, l’élément fort du sondage concerne le renforcement de la réduction de l’assortiment. Désormais, près des deux tiers des détaillants opèrent leurs retours en réduisant l’étendue de leur assortiment plutôt qu’en réduisant les quantités par titres. Ils étaient 60 % l’an dernier à privilégier un déréférencement et seulement 37 % en 2013 (voir graphe).

Dans ce cadre, la littérature grand format reste le rayon le plus générateur de retours, tandis que les poches et les BD-mangas sont cités comme les ouvrages les moins retournés. Au terme d’une fin d’année (novembre-décembre) plus qu’honorable mais d’un mois de janvier difficile selon les premiers échos du terrain, 19 % des libraires interrogés envisagent un raccourcissement des délais pour leurs retours (contre 13 % l’an dernier), et 2 % seulement une augmentation (contre 7 % en 2016).

Et, comme les années précédentes, beaucoup (80 %) prévoient dans les prochains mois d’ajuster ou de réduire leurs commandes. Interrogés sur le service des nouveautés, certains détaillants, très minoritaires, souhaitent des évolutions et placent en tête des priorités le dépôt sur une partie de l’offre. Clarisse Normand

(1) Voir "Le marché en 2016" dans LH 1115, du 3.2.2017, p. 23.