Des romans japonais illégalement en vente sur l'AppStore

Haruki Murakami ©Wakarimasita

Des romans japonais illégalement en vente sur l'AppStore

La boutique en ligne d'Apple aurait commercialisé sans autorisation des traductions en chinois d'auteurs nippons, dont Haruki Murakami.

Par Julie Rocha-Soares
avec jrs, avec afp Créé le 15.04.2015 à 23h36

L'AppStore d'Apple aurait mis en vente pour quelques centaines de yens (quelques euros) des traductions en chinois de romans japonais à succès d'auteurs comme Keigo Higashino, Haruki Murakami ou Kenzaburo Oe, le prix Nobel de littérature 1994, sans leur autorisation.

“Des dizaines de mes ouvrages semblent avoir été convertis en livres numériques illégalement”, a déclaré à l'agence de presse Kyodo Keigo Higashino, qui a pourtant pris position contre la numérisation de ses ouvrages, rapporte l'AFP.

“En tant que détenteur des droits, j'ai demandé à Apple de les effacer et je suis dans l'attente de leur réponse”
, précise l'auteur de romans policiers.

Le dernier livre de Haruki Murakami, 1Q84, qui est un énorme succès en librairie, a lui aussi été mis en vente en version chinoise sur la boutique en ligne du groupe américain et, selon le site du quotidien japonais Asahi Shimbun, cette trilogie est proposée en ligne pour la somme dérisoire de 230 yens, alors que chaque volume imprimé est vendu 1000 yens (8,80 euros).

Versions piratées

L'éditeur taïwanais qui a obtenu les droits de la traduction en chinois a nié toute implication dans cette malversation, mais a reconnu que l'un des livres numérisés mis en vente par Apple étaient une version piratée de sa traduction, toujours selon Kyodo.

L'éditeur japonais de 1Q84 a également annoncé n'avoir “aucune idée” d'où venaient les versions électroniques.

Les producteurs des livres numériques piratés ont apparemment scanné les livres traduits en chinois sans permission pour ensuite les convertir en fichiers électroniques, explique encore le site d'Asahi Shimbun. La plupart des ouvrages numérisés illégalement serait en vente depuis le mois de juillet.

Chez Apple, selon Asahi Shimbun, on fait valoir que ces dysfonctionnements sont liés à la quantité d'applications qui doit être inspectée : “déterminer qui détient les droits d'auteurs de chaque livre en ligne est difficile et ça prendrait des lustres” et “il n'y a aucun moyen de contacter les créateurs des versions piratées”.

Sur le site du quotidien The Mainichi Daily News, un employé d'Apple au Japon indique qu'“on ne dévoilera pas comment nous allons répondre à chaque cas, mais nous nous assurons que les titulaires légitimes des droits d'auteur soient protégés”.

Selon un avocat spécialisé dans le droit d'auteur, Kensaku Fukui, interrogé par Asahi Shimbun, “comme Apple tire profit des ventes des livres [30% du prix de vente], il y a une possibilité que la société soit tenue responsable de violation des droits d'auteur. Apple devrait renforcer ses processus d'inspection ou clarifier ses méthodes pour lutter contre le piratage”.

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