L’équipe de la librairie Des beaux lendemains a raconté les faits sur sa page Facebook. Elle explique que les forces de l’ordre lui ont reproché "une table de retrait de commande trop éloignée de la porte" avant de décrire et d’en justifier l’emplacement. "On pensait s’en tirer avec une mise en garde, on nous annonce une verbalisation de 135 euros, 3700 en cas de récidive. Nous sommes sommées de régulariser aussitôt notre situation sous peine baisser le rideau, on nous prévient qu’on nous aura à l’œil."
Une autre librairie déjà verbalisée
Les libraires sont également priées de veiller à "ne pas créer d’attroupement de plus de six personnes sur le trottoir". "Enfin, on nous a vues (parce qu’on patrouille depuis un bon moment pour observer nos agissements de délinquantes), servir trois personnes à la fois, ce qui est strictement interdit. Même dans le cas d’une mère et de ses deux enfants ? Affirmatif et vous êtes priées de changer de ton" rapportent les libraires.
La brigade ayant verbalisé la librairie de Bagnolet provient du commissariat des Lilas et s’en était déjà pris la semaine dernière à la librairie Folies d'encre des Lilas, qui a également reçu une amende de 135€ et a été forcée de baisser le rideau, alors qu’elle pratiquait le "click & collect" en respectant parfaitement les règles du confinement. Il n’y avait aucun client dans la librairie, seulement des clients qui patientaient à l'extérieur pour le retrait de leur commande.
Les libraires du 93 atterrés
Dans un communiqué, le collectif de libraires de Seine-Saint-Denis ont fait part de leur désarroi et de leur colère après ces deux verbalisations et ont rappelé leurs conditions de travail "Qu’attendent de nous l’Etat et les forces de l’ordre ? Nous dépensons une énergie folle à tenter de survivre en étant fermés, à 1 mois de Noël qui représente 1/4 de notre chiffre d’affaires. Nos milliers de livres et jeux en stock prennent la poussière. Nous pratiquons le « click and collect » puisqu’on nous le demande, mais pas le « ask and collect » (!) puiqu’on nous l’interdit - cela signifie que nous avons le droit de vous conseiller par téléphone ou email lorsque vous êtes au travail ou dans le RER, mais pas en face à face masqué lorsque vous êtes devant la librairie, puisqu’apparemment ce serait trop dangereux" déplore le collectif.