La première ouvrira le 27 août dans le quartier légèrement excentré de Chantenay-Sainte-Anne. A quelques encablures du Musée Jules Verne et du planétarium, Nathalie Dubois et Karim Si-Tayeb installent Portails, une "librairie ludique" de 72 m2 consacrée aux littératures de l’imaginaire. Pour se différencier de l’Atalante, qui explore cette spécialisation depuis 1979 dans le centre de Nantes, le couple complète leurs 3 000 références en livres avec une offre de jeux de société.
Discuter et se rencontrer
Chercheur en biologie des cellules-souches pendant vingt ans au CHU de Nantes, Karim Si-Tayeb a découvert le milieu de l’imaginaire grâce au festival des Utopiales. Invité à plusieurs reprises pour participer à des tables rondes en tant que scientifique, il a "commencé à y fréquenter des auteurs, des libraires et des éditeurs." Le pas vers la librairie a été franchi pendant le premier confinement et le projet confirmé lors de sa formation à l’INFL-Ecole de la librairie en février dernier.
Ayant investi 80 000 euros essentiellement financés grâce à un apport personnel, une campagne Ulule et un prêt bancaire, le libraire en herbe a prévu de dégager un chiffre d’affaires de 126 000 euros la première année dont trois quarts avec le livre. Des animations variées, notamment autour du jeu, devrait aider les clients à pousser la porte de Portails située dans un quartier très résidentiel.
Généraliste à couleurs
C’est plus à l’est, aux portes du quartier Dalby et à un petit kilomètre de la Vie devant soi, créée en octobre 2015, que Clara Da Silva a choisi d’implanter Maison Marguerite. Après dix ans en banlieue parisienne dont trois à Bondy à la codirection des 2 GeorgeS, qu’elle a fondé avec Audrey Neveu, la libraire avait envie de goûter "l’air du large."
Sur 52 m2, elle proposera à partir de la mi-octobre une "librairie de quartier généraliste à couleurs". Les sciences humaines, et notamment les questions liées à la décroissance, à l’écologie, à la politique et au féminisme ainsi que des "ouvrages à intérêt bibliographique" seront particulièrement mis en avant.
Dans un univers "un peu chic, chaleureux et espiègle parce qu’il est bon de rire tous les jours", décoré et aménagé avec des matériaux de récupération, Clara Da Silva présentera 6 000 titres classés "certes par grands univers éditoriaux mais surtout pas par ordre alphabétique". Les livres jeunesse seront ainsi rangés par taille, en bas pour les bambins et plus haut pour les plus grands.
Désireuse de recréer ce qui s’était rapidement instauré aux 2 GeorgeS "où les gens venaient pour discuter, se rencontrer et pas seulement acheter des livres", la libraire a projeté de réaliser un premier chiffre d’affaires de 180 000 euros. Des dossiers de subventions sont en cours auprès du CNL, de l’Adelc, de la Drac et de la Région.