Effective au 1er avril, la reprise est "totale", précise Cathy Jolivet, directrice générale du groupe Dialogues. Jean-Michel Blanc, futur ex-propriétaire de Ravy, reste néanmoins à la direction de la librairie quimpéroise. Il est accompagné de son fils Antoine. Il conserve également la propriété de la Librairie La Procure, dirigée par sa femme Véronique.
Premier rapprochement en 2020
Longtemps sœurs ennemies, notamment lorsque Charles Kermarec dirigeait Dialogues, les deux institutions bretonnes se sont rapprochées l’année dernière, une période "chahutée" mais qui a "heureusement permis de rappeler à tous l’importance de la culture et des librairies", observe Cathy Jolivet.
"Ni dilution ni disparition de Ravy au sein de Dialogues", assure Jean-Michel Blanc. Ce rachat vise à "renforcer et à porter les valeurs de la librairie indépendante sur le territoire finistérien alors que la concurrence des grandes enseignes et du e-commerce reste forte", complète la directrice générale, qui affirme ainsi vouloir "pérenniser et mutualiser le savoir-faire des équipes au service du livre et des lecteurs." "Cela a d’autant plus de sens que le métier demande de plus en plus d’investissements, que ce soit pour des outils de gestion ou pour développer le e-commerce", abonde Jean-Michel Blanc.
Observer le terrain
Chez Ravy, Cathy Jolivet compte appliquer la même stratégie que celle déployée lors du rachat de Dialogues. "Nous allons d’abord observer ce qui se passe sur le terrain et apprendre à travailler ensemble avant d’intervenir sur quoi que ce soit." D’ici les neuf prochains mois, l’institution quimpéroise ne devrait donc pas connaître de grands bouleversements.
Implantée depuis 1964 dans le centre-ville de Quimper, Ravy abrite 90000 références en livres sur 1200 m2. Elle emploie quinze libraires et dégage un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros hors taxe.
Composé de sept antennes dont trois librairies, le groupe Dialogues a réalisé un CA d’environ 11 millions d’euros en 2020. Le rachat de Ravy constitue sa deuxième incursion à l’extérieur de ses terres brestoises. En 2008, Charles Kermarec s’était associé à Géraldine Delaunay pour implanter la marque à Morlaix, dans le nord-est du département.