Dictionnaires

Le marché du dictionnaire est sous le contrôle de quatre intervenants : Larousse, Le Robert, Hachette et Auzou.- Photo OLIVIER DION

Avec - 4 % d’évolution des ventes selon l’indicateur I+C/Livres Hebdo en 2013, le dictionnaire fait partie des segments éditoriaux dont la gloire se conjugue au passé (voir événement p. 10). Grignoté par les contenus gratuits sur Internet, le marché reste sous le contrôle de quatre intervenants. Il représente aussi une bonne source d’activité en librairie à la rentrée, pour les fêtes ou dans le cadre d’appels d’offres publics. Dans la campagne de lancement des millésimes 2015, le leader Larousse entend se démarquer avec la 110e édition du Petit Larousse illustré, dont la couverture, les pages de garde et les lettrines ont été confiées à Jean-Charles de Castelbajac. Le procédé avait été un succès pour l’édition du centenaire, illustrée par Christian Lacroix. La communication passe aussi par la mise en scène de l’entrée des nouveaux mots dans le corpus, que l’éditeur présente comme un baromètre de l’évolution de la langue. Concernant les noms propres, la liste des nouvelles personnalités est pour les intéressés une distinction qui vaut bien celle du Who’s who. Au milieu de l’abondance de chiffres donnés, Larousse ne donne pas celui du tirage et des ventes. "C’est toujours le best-seller de la maison. Nous avons fait une belle année dans un contexte un peu compliqué", dit juste Karine Girac-Marinier, directrice du département dictionnaires et encyclopédies.

Le Robert s’est résolu à la même communication, nouveaux mots et nouvelles personnalités, que son directeur éditorial Alain Rey avait longtemps refusée. La maison vise à la fois le marché universitaire et professionnel avec son Petit Robert en deux volumes (noms communs et noms propres, 120 euros au total) et son Robert illustré concurrent du PLI. "Nos ventes ont augmenté de 13 % l’an dernier, et notre part de marché de 5 points", mentionne Isabelle Neltner, directrice du marketing et de la communication, sans préciser de tirage. Pour le même prix que le Larousse (30 euros), Robert propose aussi une version numérique de son contenu, via une clé USB.

Hachette et Auzou, les deux challengers, sont à 10 euros de moins. Le premier s’appuie surtout sur la distribution en grande surface, en difficulté. Le second s’est spécialisé dans les marchés publics, ces dictionnaires que les maires offrent aux enfants de leur commune entrant en sixième, et sur l’export. "Nous vendons la totalité de notre tirage annuel de 60 000 exemplaires", assure Philippe Auzou, P-DG de la maison. A côté des grands formats, les éditeurs produisent aussi de multiples déclinaisons pour les scolaires, un segment en forte croissance pour Le Robert. Hervé Hugueny

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