La fin du monde, c'est pour quand ? A l'aune des prévisions mayas, impossible de ne pas poser la question aux éditeurs des littératures de l'imaginaire. Elle n'est pourtant "pas pour 2012 en tout cas, parce que le programme de 2013 est déjà bouclé", s'amuse Audrey Petit, responsable du label Orbit qui publiera, en février, juste au cas où, le guide Survivre à une invasion robot, de Daniel H. Wilson. Survivre, c'est sans doute l'une des principales résolutions qu'auront prises les éditeurs de fantasy et de science-fiction en ce début d'année. C'est en tout cas l'objectif avoué de Gilles Dumay, responsable de la collection "Lunes d'encre" chez Denoël, qui se montre plutôt pessimiste pour l'avenir malgré une année 2011 "commercialement meilleure que 2010". Globalement épargnés par la crise qui affecte le livre en France grâce notamment à un lectorat captif et vorace, les éditeurs de genre souffrent tout de même de la baisse de fréquentation en librairie, du "transfert" de certains titres vers des collections de littérature générale et surtout de la surproduction.
Dans son éditorial du dernier numéro de la revue spécialisée Bifrost, Olivier Girard, des éditions du Bélial, ne mâche pas ses mots : "Les temps sont durs pour tout le monde, et il plane sur l'édition d'une manière générale, et l'édition de genre en particulier, comme une odeur bizarre, qui ressemble à du brûlé." Pour l'éditeur, la principale cause de l'incendie est l'incessante augmentation du nombre d'ouvrages publiés, qui réduit drastiquement la durée de vie d'un titre en librairie. "Aujourd'hui, un livre qui marche, au Bélial, c'est un livre qui fait 1 500 ventes", confie avec amertume Olivier Girard. "Le désastre est masqué par une surproduction démente, déplore Gilles Dumay, les parts du gâteau deviennent si petites que plus personne n'arrive à en vivre." Un avis que partage Nathalie Weil, directrice éditoriale de Mnémos : "Le marché est saturé par une surproduction de livres, en majorité anglo-saxons, souvent de qualité médiocre. Résultat, lorsqu'un best-seller perce, de nombreux titres chutent. D'une manière globale, dans les littératures de l'imaginaire, nombre d'éditeurs de toute taille ont revu à la baisse leur tirage et les libraires se plaignent de la prolifération de titres."
INNOVER POUR REBONDIR
Pour autant, malgré un tableau plutôt sombre, les éditeurs de l'imaginaire, tels les héros des grandes épopées qu'ils publient, ne baissent pas les armes. Le secteur jouit d'un dynamisme éditorial peu commun et plutôt rare en cette époque d'austérité. Le foisonnement de nouvelles micromaisons d'édition ultraspécialisées comme Sortilèges ou les éditions du Petit caveau, qui se positionnent sur des niches, en témoigne. Tout comme l'essor de jeunes structures telles ActuSF, ou Critic, propulsée sur le devant de la scène éditoriale par son best-seller inattendu, Le projet Bleiberg, actuellement en cours d'adaptation cinématographique, repris par 10/18 en poche, par France Loisirs et par Audiolib, et dont la suite, Le projet Shiro, a été lancée fin 2011 à 17 000 exemplaires.
Galvanisée par ce succès qui lui a permis d'obtenir la reconnaissance des libraires, la maison d'édition accélérera son rythme de publication en 2012 de 4 à 8 titres par an et s'apprête à créer deux nouvelles collections. La première, "Les trésors de la rivière blanche", reprendra certains titres déjà parus avec une nouvelle maquette afin de promouvoir des auteurs méconnus ; le premier titre, Les étoiles s'en balancent, un roman postapocalyptique de Laurent Whale, sera disponible en mars. Dirigée par Laurent Genefort, la seconde collection rééditera l'oeuvre de Paul-Jean Hérault et bénéficiera d'une collaboration poche avec Milady.
Malgré la morosité du climat économique, les éditeurs n'hésitent pas à innover pour rebondir. Les éditions du Bélial ont par exemple publié en septembre "Kvasar", une nouvelle collection de livres-objets vendus à un prix élevé "pour concurrencer par la qualité", et inaugurée avec Le dragon Griaule de Lucius Shepard, en passe d'atteindre les 2 500 exemplaires écoulés. D'autres misent sur le numérique comme Mnémos qui annonce la sortie de Kadath, son premier titre numérique "augmenté".
DIVERSIFIER POUR MIEUX RÉGNER
L'érosion de la fantasy, dont les parts de marché ont progressivement été réduites à grands coups de dents par la bit-lit, a amené les éditeurs à repenser leur coeur de cible. "On note aujourd'hui un certain essoufflement des thématiques traditionnelles de la fantasy pour des univers plus fantastiques, comme l'urban fantasy ou la dark fantasy", constate Carola Strang, du Pré-aux-Clercs. Certains optent pour la diversification comme Bragelonne. Le poids lourd du secteur fait des infidélités à l'imaginaire et s'aventurera en 2012 sur le terrain de la comédie romantique avec une nouvelle collection intitulée "Milady romance".
Jusqu'alors 100 % fantasy, le label Orbit ouvre quant à lui son catalogue à la science-fiction avec 3 titres dont Transition, un one-shot d'anticipation politique d'après-présidentielle de Ian Banks. D'autres choisissent de s'adresser à un public qui a déjà prouvé son engouement pour les univers parallèles de la fantasy : les jeunes adultes. Parmi eux, Le Pré-aux-Clercs lancera à la rentrée prochaine une collection de littérature "young adult" dirigée par Xavier Mauméjean.
Dans la même lignée, Fleuve noir a développé en 2011 une collection destinée à ce lectorat. "Territoires" héberge à ce jour 6 titres de fantastique, fantasy, SF et horreur, et s'ouvre cette année au thriller et à la littérature générale. Et Robert Laffont, vient d'inaugurer "R", une collection pour les jeunes dédiée aux mondes de l'imaginaire et dont le premier titre, La couleur de l'âme des anges, est signé Sophie Audouin-Mamikonian, l'auteure de Tara Duncan.
BEST-SELLERS PROGRAMMÉS
Côté commercial, en 2011, les meilleures performances ont été réalisées par quelques titres de bit-lit, les collectors publiés à l'occasion des 10 ans de Bragelonne et l'intégrale du Trône de fer, de George R. R. Martin (J'ai lu). Pape mondial du genre, l'auteur américain devrait continuer à être en tête des meilleures ventes 2012 grâce à la parution très attendue du tome13 du Trône de fer en mars, puis du tome 14 à l'automne chez Pygmalion. Une occasion en or pour les éditeurs de genre qui en profitent pour republier des titres phares ou des inédits de l'écrivain prolifique : Mnémos rééditera son roman Riverdream, Denoël lancera une nouvelle traduction d'Armageddon Rag. En février, ActuSF publiera Skin trade, un polar fantastique peuplé de loups-garous, et remettra en place 2 autres titres de George R. R. Martin dont Dragon de glace, paru en 2011.
Mais le roi ne sera pas seul dans sa conquête. Il sera accompagné en librairie d'une escorte de best-sellers déjà proclamés. Le plus attendu est sans doute La roue du temps, de Robert Jordan, qui s'est déjà vendu à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde, et que Bragelonne relance le 23 mars dans une nouvelle traduction. Avec un plan promotionnel à 60 000 euros, ce devrait être le plus gros coup marketing de l'année. Au Fleuve noir, on attend le retour en février de l'Australienne Karen Miller, dont la totalité des tirages atteint 75 000 exemplaires, avec un diptyque intitulé Les enfants du pêcheur, ainsi que la sortie de Robopocalypse, un roman de Daniel Wilson relatant une rébellion des machines contre l'homme sur l'ensemble de la planète, et dont les droits ont été achetés par Steven Spielberg pour une adaptation cinématographique.
Il faudra aussi composer avec l'offensive d'Orbit, devenu en moins de trois ans un des principaux acteurs du secteur, et qui arrive au grand galop avec Shadow of night (titre original) de Deborah Harkness (son Livre perdu des sortilèges s'est écoulé à 21 000 exemplaires en 2010 et sera publié cette année au Livre de poche), Bitterblue de Kristin Cashore, que les fans de fantasy épique attendent depuis deux ans, et L'alliage de la justice de Brandon Sanderson, qui signe ici une suite fantasy steampunk de La roue du temps. L'éditeur lancera également en septembre ce qui devrait être un des événements fantasy de l'année : un nouveau cycle de Melissa de la Cruz. Publiée en « young adult » chez Albin Michel, l'auteure, qui vend entre 25 000 et 30 000 exemplaires par livre, change de registre et signera chez Orbit une série plutôt érotique mettant en scène des sorcières de la côte Est des Etats-Unis.
A L'Atalante, le phénomène est attendu pour l'automne avec le 34e Disque-monde, Snuff, de Terry Pratchett. La maison en profitera pour proposer simultanément une intégrale, Brigade chimérique (dont les six volumes atteignent 35 000 ventes), et un nouvel album, L'homme truqué. Denoël suivra de son côté avec attention l'évolution des ventes de Julian de Robert Charles Wilson, lancé en 2011 à 5 500 exemplaires et retiré presque tout de suite à 2 000, et de La maison du derviche, de Ian McDonald, un roman d'anticipation qui voit la Turquie adhérer à l'Union européenne.
FRENCH TOUCH
Aux côtés des traductions, toujours plus nombreuses, les auteurs français feront front. Laurent Genefort, Jérôme Noirez, Sire Cédric, Fabien Clavel ou encore Thomas Day sont, pour Stéphane Manfredo, éditeur chez L'Atalante, un peu la bouffée d'air frais des littératures de l'imaginaire : "Il y a de vrais nouveaux tons chez ces auteurs, notamment chez ceux qui ont forgé leur plume sur la Toile, en publiant beaucoup. Leur littérature est totalement décomplexée, moins imitatrice, plus transgenre", estime-t-il. Au Bélial, un des moments forts de l'année sera d'ailleurs le lancement de Points chauds, le roman de Laurent Genefort, tiré de sa nouvelle lauréate du grand prix de l'Imaginaire 2011, et d'un petit guide de survie illustré, Aliens mode d'emploi. L'écrivain sera d'autant plus sous les projecteurs que "Lunes d'encre" publiera en deux volumes l'intégrale de son chef-d'oeuvre, Omale, l'aire humaine.
Au Pré-aux-Clercs, Sire Cédric reviendra avec Le premier sang, la suite des aventures de son personnage clef, la profileuse Eva Svarta qui s'attachera à remonter la piste d'un tueur en série, poursuivie par les démons de son passé. Le lancement du titre s'accompagnera d'une importante campagne avec Pocket qui va proposer en même temps l'édition poche de De fièvre et de sang, le précédent livre de l'auteur. Chez Mnémos, Fabien Clavel republiera Nephilim révélation, son thriller occulte, publié il y a plus de dix ans, dans une version entièrement retravaillée qui sera disponible en deux volumes.
A noter également la réédition en deux volumes de l'intégrale, complétée et révisée, de Féerie pour les ténèbres de Jérôme Noirez, prévue en février (Le Bélial), et deux nouveautés de Thomas Day (alias Gilles Dumay), Woman in chains, un recueil de nouvelles sur le thème des violences faites aux femmes (ActuSF), et un roman, Du sel sous les paupières, publié directement en petit format chez "Folio SF". L'éditeur de poche continuera ainsi à accorder une large place aux auteurs français. "Nous avons la chance d'avoir des auteurs de grand talent et qui n'ont pas à rougir devant la production anglo-saxonne", se félicite Pascal Godbillon, qui ouvre cette année son catalogue au géant de l'imaginaire français, Pierre Pelot (La guerre olympique), réédite Tancrède d'Ugo Bellagamba et publie La vieille Anglaise et le continent, un recueil de textes de Jeanne-A. Debats, issu de sa nouvelle titre primée de nombreuses fois.
RENOUVELLEMENT DES SÉRIES
Selon La prophétie Maya (prévue en février chez Michel Lafon), 2012 devrait marquer la fin d'un cycle et le début d'une nouvelle ère. Il en sera de même pour les grandes séries de l'imaginaire. Car si l'on assistera à la clôture de la trilogie des Rois-dragons de Stephen Deas (Pygmalion), à la fin de Vampire Academy (Castelmore) et à la publication du 5e et ultime volume de La fraternité du Panca de Pierre Bordage (L'Atalante), de nouveaux héros charismatiques arrivent en librairie tels le Dr Who, signé Michael Sullivan, une série en 15 titres dont les 3 premiers ont été lancés simultanément le 20 janvier, ou encore Eli Monpress, une espèce d'Arsène Lupin fantastique (Orbit).
Réputés pour leur fidélité et leur assiduité, les lecteurs de l'imaginaire pourront s'offrir les volumes de leurs séries fétiches en une seule fois puisque Pocket devrait étoffer son offre d'intégrales de cycles, commencée avec des auteurs historiques du catalogue comme Katherine Kurtz, Anne McCaffrey ou Michael Moorcock. "L'idée est de proposer aux lecteurs des intégrales de séries de SF ou de fantasy. Chaque intégrale regroupe la plupart du temps une trilogie. C'est une belle façon de remettre en avant nos auteurs et notre catalogue et d'offrir au lecteur des séries complètes à petits prix", explique Bénédicte Lombardo qui publiera en double exploitation chez Pocket Jeunesse les 3 premiers volumes de la série "Filles de Lune", écrite par une jeune auteure québécoise, Elisabeth Tremblay.
Enfin, 2012 sera une année d'anniversaires pour les littératures de l'imaginaire. Le monde éditorial célébrera en effet le centenaire de la mort de Bram Stoker, les 20 ans de celle d'Isaac Asimov et le trentenaire de la disparition de Philip K. Dick. Le souvenir de ce dernier maître sera entretenu par de nombreux titres, notamment chez J'ai lu qui publiera en février dans sa collection "Nouveaux millénaires" un omnibus regroupant Les pantins cosmiques, Les chaînes de l'avenir, Loterie solaire, L'oeil dans le ciel, Le profanateur et Le temps désarticulé, ainsi qu'une nouvelle traduction de son uchronie la plus célèbre, Le maître du Haut Château. ActuSF publiera de son côté en juin un petit guide à 5 euros, spécial Philip K. Dick, rédigé par Etienne Barillier et destiné aux amateurs comme aux néophytes.
La fantasy et la SF en chiffres
CONFUSION EN RAYONS
Qu'il est loin le temps où le rayon des littératures de l'imaginaire se limitait à un coin de table poussiéreux au fond de la librairie. Bit-lit, fantasy, fantastique et SF foisonnent en librairie et sont régulièrement propulsés en tête de gondole dans les grandes surfaces culturelles. Pourtant, l'univers des littératures de l'imaginaire cherche encore son rayon propre et, selon Audrey Petit, éditrice du label Orbit, il y a encore pour cela beaucoup d'efforts à faire. "Il y a une confusion dans les rayons et une forte demande de rationalisation de la part des libraires, qui ne s'en sortent pas entre les genres, les sous-genres, etc.", observe-t-elle.
Robots, zombies ou robots-zombies, vampires, romans "teintés de fantastique" ou polars "d'anticipation"... Pour aider les libraires à s'y retrouver et pour gagner eux-mêmes en visibilité, les éditeurs redoublent d'astuces. Orbit a décidé, en synergie avec Le Livre de poche, d'apposer sur les couvertures de tous ses livres d'imaginaire publiés en format de poche un double logo. Milady applique depuis octobre 2011 une signalétique à sa collection de bit-lit, désormais divisée en cinq thèmes (action, humour, gothique, romance et sexy) représentés par des pictogrammes au dos des couvertures des ouvrages.
En librairie, des expériences sont menées, notamment à la Fnac et chez Virgin. Cette dernière enseigne a inauguré en septembre dernier dans son magasin des Champs-Elysées un premier espace, "Les mondes de l'imaginaire", identifié par une signalétique propre et une décoration thématique, et qui regroupe tous les genres du secteur en réservant un espace aux genres à succès comme la bit-lit. Si, pour certains, présenter les titres d'Anita Blake près de ceux de Ian Banks est une hérésie, d'autres considèrent l'initiative comme une aubaine. Pour Jérôme Vincent, des éditions Actu SF, les acheteurs amateurs de dents pointues ou d'anges déchus deviennent ainsi une cible potentielle : "Ce public achète en masse les romans qui sont vendus à côté des vôtres. Il vient dans le même rayon : c'est un réservoir potentiel. Il nous faut amener ce nouveau lectorat, essentiellement féminin et aventurier, à la science-fiction ou au fantastique, et le fidéliser."
LA BÊTA-LECTURE AU SERVICE DE L'ÉDITEUR
Sur la Toile, les sites de création collaborative spécialisés dans les littératures de l'imaginaire fleurissent. Certains s'attachent à répondre aux appels d'offres lancés par les éditeurs, d'autres sont des incubateurs de textes qui seront spontanément soumis à publication. Ces lieux de "bêta-lecture" proposent aux auteurs déjà publiés ou aux novices une lecture critique et argumentée de leur texte en travail. Un des plus influents, Cocyclics.org, se présente comme un site d'entraide entre jeunes auteurs SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique). "Les bêta-lectures s'échangent sur des forums Internet, explique Maëlig Duval, administratrice du site et auteure. L'idée de base est de se relire entre auteurs afin de s'aider mutuellement, par des critiques constructives, à améliorer ses textes avant soumission à un éditeur."
Le travail porte sur des extraits de romans et des nouvelles, mais aussi sur des synopsis de romans et des romans entiers. "Ces sections-là sont en accès restreint pour des raisons de protection des auteurs, ce qui leur permet d'être particulièrement libres et à l'aise dans les échanges y ayant lieu", précise Maëlig Duval, qui ajoute que cette poignée de bêta-lecteurs (une cinquantaine environ) forme le "collectif Cocyclics" et regroupe des auteurs "confirmés". Un principe qui n'est pas sans rappeler les cercles de lecteurs aux Etats-Unis et qui séduit de plus en plus d'éditeurs des littératures de l'imaginaire.
"Le principe est très bon, estime Simon Pinel, directeur éditorial chez Critic, car les manuscrits qui en proviennent sortent généralement du lot. C'est un plaisir, les textes ont été lus et relus, ils arrivent sans fautes d'orthographe et dans une version où il reste en général peu de choses à retravailler." Autre avantage pour les éditeurs : l'envoi de manuscrits est le plus souvent ciblé. "Les manuscrits collent à la ligne éditoriale et aux collections de la maison d'édition à laquelle ils sont adressés", détaille Simon Pinel, qui reconnaît que si la bêta-lecture ne remplace pas l'éditeur, elle lui est d'une aide précieuse.
Les 50 meilleures ventes SF et Fantasy 2011 : seul contre tous
Qui a dit qu'un homme seul ne pouvait rien contre une armée de vampires ? Avec son Trône de fer, George R. R. Martin règne sur le classement des meilleures ventes de l'année 2011, éclipsant haut la main les créatures aux dents longues et reléguant la jusqu'alors toute-puissante Communauté du Sud de Charlaine Harris à la 17e place. En poche ou en grand format, la saga fantasy de l'écrivaine américaine a sans doute bénéficié de la diffusion de son adaptation télévisée, et le succès devrait se poursuivre avec l'arrivée du 13e tome prévu en mars 2012 chez J'ai lu.
Si on peut noter un essoufflement de la bit-lit, on a assisté en 2011 à l'explosion de 2 titres vendus hors genre et publiés par des éditeurs de littérature générale : Entropia, le cycle 2 d'Autre-Monde, signé Maxime Chattam (Albin Michel), et Le passage de Justine Cronin (Robert Laffont), un roman post-apocalyptique. Pour côtoyer les familiers du classement tels Ray Bradbury et Isaac Asimov (Folio), Tolkien (LGF), Robin Hobb (J'ai lu), Stephen King (Albin Michel) et Bernard Werber, dont l'édition poche du Miroir de Cassandre (LGF) décroche la première place, plusieurs titres se sont frayé un chemin honorable dans le coeur des lecteurs français. C'est notamment le cas du 11e et dernier tome de la série événement de Terry Goodkind, L'épée de vérité, >publiée chez Bragelonne (6e), du Déchronologue de Stéphane Beauverger (25e) ou encore du Donjon de Naheulbeuk de John Lang (Octobre), qui s'offre la 13e place.