Né en 1938 à Scranton (Pennsylvanie), William Kotzwinkle a toujours fait preuve dans ses livres d’une étonnante diversité et d’une imagination débridée. On se souvient d’avoir eu le cœur serré à la lecture du Nageur dans la mer secrète (Actes Sud, 1998, repris en Babel), d’avoir vibré en dévorant Le livre d’une nuit (J. Losfeld, 1994) ou bien d’avoir éclaté de rire avec Midnight examiner (Rivages Thriller, 1990, repris en Rivages-"Noir").
Le gaillard continue de surprendre avec le volume désopilant que propose Cambourakis. Dépressif et solitaire, Arthur Bramhall est un professeur de littérature américaine de l’université du Maine en congé sabbatique. Le pauvre habite une ferme à la campagne qui vient de prendre feu. L’incendie a emporté sur son passage le manuscrit de son roman. Roman qu’il entreprend de réécrire dans le petit chalet qu’il s’est bâti avec l’argent de l’assurance. Intitulée Désir et destinée, la chose parle d’amour, de chagrin et des forces de la nature.
Très content du résultat, Bramhall s’imagine conquérir le monde. Le manuscrit, il le range dans une mallette. Mallette dont un ours taquin s’empare. Pire, l’animal lit le texte, le trouve épatant et le dérobe. Le voilà même qui se procure des vêtements, décide de se faire appeler Dan Flakes et contacte un agent littéraire qui lui trouve une ressemblance avec Hemingway !
Impossible d’en dire plus. Sinon que le lecteur n’est pas au bout de ses surprises et n’a pas fini de se gondoler ! Pour qui cherche un antidote à la morosité, L’ours est un écrivain comme les autres est à lire séance tenante. Al. F.