Il sera le plus vieux président de festival de tous les temps. À plus de 103 ans, Edgar Morin a accepté d’être la figure du rendez-vous littéraire marquant la rentrée éditoriale, Le Livre sur Place, à Nancy, du 13 au 15 septembre prochains.
Enfant du XXe siècle
« Pour Nancy, c’est une nouvelle reconnaissance de la qualité et de la résonance du festival littéraire de septembre », assure un communiqué partagé à Livres Hebdo. « Il est des hommes qui embrassent et disent la vérité d’une époque », confie également Sarah Polacci, directrice du rendez-vous lorrain.
Né en 1921, l’enfant du XXe siècle - « c’est là que j’ai vécu mon adolescence, la guerre a été une école de formation très importante » - aura sans cesse nourri son savoir et sa pensée des épreuves qui traversèrent sa vie.
De parents juifs séfarades, orphelin de mère à dix ans, il prépare pendant la Guerre d’Espagne des colis à l’attention des Républicains et, pendant l’Occupation, s’engage dans la Résistance – c’est lors de cette période qu’Edgar Nahoum adoptera et gardera le pseudonyme de « Morin ».
Inédit à paraître écrit en 1946
Témoin du stalinisme et du nazisme, mais aussi et notamment de la guerre d’Algérie, de Mai 68 et de la crise du Covid, Edgar Morin reste aujourd’hui encore un observateur alerte de notre époque. La programmation du rendez-vous sera dévoilée ultérieurement, mais le penseur arrivera en Lorraine avec sa dernière publication, à paraître ce 5 juin chez Denoël, L’Année a perdu son printemps. Un roman inédit écrit en… 1946. Déjà une histoire en soi, parmi les mille autres à (re)découvrir sur la Place et alentour.
Edgar Morin succède à Christiane Taubira à la présidence du rendez-vous nancéien.