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"Toutes ces modifications visent à éviter les conflits en donnant la plus grande précision possible aux règles dont nous sommes convenus",OLIVIER MANNONI, PRÉSIDENT DE L'ATLF.- Photo DR

Il aura fallu dix-huit ans pour renouer avec les discussions professionnelles. Mais une fois lancés, éditeurs et traducteurs sont rapidement parvenus à une refonte du "Code des usages" qui régit leurs relations. Au Salon du livre de Paris, le 17 mars, le Syndicat national de l'édition (SNE) et l'Association des traducteurs littéraires de France (ATLF) signeront la nouvelle mouture du "Code des usages pour la traduction d'une oeuvre de littérature générale". La dernière version remontait à 1993.

Rémunération, décompte des feuillets traduits, respect des délais... "Toutes ces modifications visent à éviter les conflits en donnant la plus grande précision possible aux règles dont nous sommes convenus », souligne Olivier Mannoni, président de l'ATLF, qui remet son mandat ce 16 mars pour diriger l'école de traduction que le Centre national du livre (CNL) instaure début avril (1). Ces problèmes étaient soulevés depuis des années par l'ATLF, qui avait trouvé un précieux relais dans le rapport de Pierre Assouline sur "La condition du traducteur". Remis au CNL lors du précédent Salon du livre, rendu public fin juin 2011, le rapport visait précisément à la reprise du dialogue entre le SNE et l'ATLF. Mission accomplie. Après une première réunion en septembre au CNL, des groupes de travail se sont attelés à la tâche "dans un climat de grande cordialité », selon Olivier Mannoni.

Objet de conflit, le mode du calcul du feuillet traduit est reprécisé : 25 lignes de 60 signes espaces compris s'il est dactylographié, ou 1 500 signes espaces compris pour un décompte informatique. « Dans tous les cas, un calibrage contradictoire de l'ouvrage est établi avant la signature du contrat afin d'établir une première estimation du volume final de la traduction et donc de l'à-valoir.» Autre sujet épineux, les retards : désormais, "le traducteur s'engage à avertir immédiatement l'éditeur en cas de retard prévisible". Le nom du traducteur doit apparaître sur la couverture ou sur la quatrième de couverture, et sur la page de titre. Les étapes du travail sur le manuscrit sont clarifiées.

D'autres points techniques figureront dans un guide pratique de la traduction, qui est en train d'être élaboré. Un groupe de liaison entre le SNE et l'ATLF sera mis en place afin de régler les éventuels problèmes.

(1) Voir "Le CNL va former les traducteurs", dans LH 896, du 10.2.2012, p. 54.

04.02 2015

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