L'écrivaine et cinéphile Emmanuèle Bernheim (rappelons-nous son Stallone, paru en 2002 chez Gallimard) et Alain Cavalier ont été liées par trente d'ans d'amitié. Le cinéaste souhaitait réaliser un docu-fiction d'après le livre autobiographique de son amie, Tout s'est bien passé (Gallimard, 2013, Prix des lectrices de Elle 2014, 40000 exemplaires vendus).
Malheureusement, elle décède en 2017 avant le début du tournage. Aussi, Cavalier change le projet pour en faire un portrait cinématographique de l'auteure. Un mélange de journal film, de journal écrit, de commentaires en voix-off, d'images naturalistes ou artistiques. Un collage de souvenirs, de confidences et de réflexions sur la mort et donc sur l'existence. Le cinéma lui sert d'outil pour valoriser autant les êtres (vivants) que le savoir, offrant au spectateur une expérience saisissante: lire une page d'un livre sur un grand écran, plutôt que de la faire lire.
Rappelons que son époux, Serge Toubiana, avait rendu hommage à l'écrivaine dans Les bouées jaunes, publié par Stock en janvier 2018.
Roberto Saviano est coscénariste et producteur de l'adaptation de son film Piranhas, paru en 2018 chez Gallimard et écoulé à plus de 50000 exemplaires en France. La version cinématographique de Claudio Giovannesi a déjà été distingué par le prix du jury à Beaune et le prix du meilleur scénario à Berlin. Ce film noir reprend la trame du roman. A Naples, Nicolas évolue avec sa bande de copains adoléscents, violents, armés et fascinés par la criminalité. Ils ont pour modèles les mafieux et les super-héros, et leurs valeurs sont celles de l'argent et du pouvoir, à l'image des parrains de la Camorra. Ils ne craignent ni la prison, ni la mort mais refusent la vie ordinaires de leurs parents. Ils construisent leurs réseaux, trafiquent, veulent conquérir des quartiers entiers.
Dans la lignée de son best-seller Gomorra, transposé au cinéma et à la télévision, l'auteur poursuit ici son travail documenté sur une Italie hors-la-loi et une jeunesse oubliée. Il ne cesse de dénoncer cette criminalité qui se sent légitimée dans une société où la précarité est pregnante et l'autorité de plus en plus assumée, à l'instar de ce qu'il décrit dans son dernier roman, Baiser féroce (Gallimard, 2019). A la Berlinale, il rappelait d'ailleurs que "Naples contient toutes les facettes et les contradictions du monde".
Enfin, Hollywood continue son invasion estivale des salles avec le 7e épisode de la franchise X-Men (10e si on compte les films autour de Wolverine), d'après les héros mutants de Marvel. X-Men Dark: Phoenix est davantage un spin-off autour du personnage de Jean Grey, dont on perce ici les origines de ses pouvoirs, au début des années 1990: un récit que l'on peut retrouver dans X-Men, la résurection du phénix, paru en janvier chez Panini Comics qui publie en France les aventures de ces super-héros pas comme les autres.
Par ailleurs, le premier tome de l'intégrale de l'année 1994 est publiée cette semaine dans la collection "Marvel Classic". On retrouve aussi les premiers pas des mutants les plus célèbres, dont ceux de Jean Grey, dans X-Men : les origines, réédité en novembre 2018 dans la collection "Marvel Deluxe".
Enfin, Ynnis éditions publiera le 12 juin, X-Men du comics au cinéma, une analyse du phénomène transmédia.