D'abord les yeux sont fermés. Partout autour, de petites idées palpitent. « Et maintenant, il faut de la lumière », se dit ce narrateur, qui pourrait être Dieu lui-même, mais aussi tous les créateurs avec un petit c, tel celui de cet album. Puis la lumière arrive, et avec elle, le cortège alterné des jours et des nuits. « Commencer quelque chose/ça fait comme un premier jour. »
Au deuxième jour, pourquoi pas un peu de ciel et d'eau ? Le troisième est dévolu à la terre, de la bonne, fertile et grasse, qui produit herbes, arbres, fruits et couleurs. Ensuite arrive le jour du temps apprivoisé par les étoiles, celles qu'on veut « accrocher le plus haut possible ». Soudain on se trouve bien seul, quelques animaux feraient le plus grand bien à ces pages, d'abord à plumes, puis à nageoires, à poils, à longs cous, à cris, à galops.
Dans le lot, il en est de dangereux, prompts à sortir griffes ou crocs. Peu importe, dit l'auteur, « [i]ls seront quand même de l'aventure. Il faut bien des endroits plus sombres pour mieux voir le dessin. » Et puis le crayon se met à trembler, et voilà que jaillit un « il » et un « elle » tenant à peine sur leurs deux pattes. Enfin, le septième jour du grand dessin sonne l'heure d'un repos bien mérité. Tout est somptueux dans cet album sur la création, l'idée, le texte, les illustrations. En prime, on se rince l'œil d'une couleur or pantone et du fer à dorer sur la couverture. Dieu est dans les détails.
7 jours et après
Gautier-Languereau
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 18 euros ; 40 p. en coul.
ISBN: 9782017025108