Annoncée à la mi-juillet et prévue pour septembre, la nouvelle fonctionnalité Captions s’appuie sur une intelligence artificielle pour retranscrire la bande sonore afin que les utilisateurs puissent lire en même temps qu’ils écoutent. Ce qui, pour les éditeurs, n’est rien d’autre qu’un moyen détourné d’acquérir et de bénéficier du texte original de l’ouvrage, dont les droits n’ont pourtant pas été cédés à Audible.
"Les actions d’Audible – se servir d’œuvres couvertes par le droit d’auteur et en rediriger l’usage pour son propre bénéfice sans permission – représentent parfaitement ce que la loi sur le copyright interdit directement. Si Audible n’est pas stoppé, il va s’approprier et profiter d’un format qu’il n’est pas autorisé à fournir, dévaluer le marché pour les produits transmédias, et heurter les éditeurs, auteurs, ainsi que les consommateurs", écrivent les avocats des éditeurs dans leur plainte.
"Ce n'est pas un livre"
La filiale d’Amazon opère, quant à elle, une distinction claire entre le texte original, propriété de l’auteur et de l’éditeur, et la retranscription d’une piste audio, avec ses approximations et ses erreurs. Et cela en dépit de l’extrême similarité des deux produits. La firme de Seattle précise également que cette fonctionnalité poursuit des objectifs pédagogiques et éducatifs, puisqu'elle permettrait aux enfants d'améliorer leur niveau de langage.
Audible s’est dit "surpris et déçu" par ces poursuites. "Captions a été développé parce que nous voulons, comme de nombreux éducateurs et parents, aider les enfants qui ne lisent pas à s’intéresser à la lecture via l’écoute. Cette fonctionnalité leur permettrait de suivre l’audio avec quelques lignes de texte générées par une machine. Ce n’est pas un livre, et cela n’a jamais été le but", a déclaré l’entreprise dans un communiqué adressé à Verge.
La Guilde des auteurs ainsi que l’Association des éditeurs américains, deux des plus puissantes associations du secteur, sont également montés au créneau pour soutenir la plainte et dénoncer Captions. Le dispositif "viole le contrat passé par Audible avec les éditeurs, qui ne couvre que l’audio, s’est insurgée la directrice exécutive de la Guilde Mary Rasenberger. Audible Studios a choisi d’user de sa position dominante sur le marché pour forcer la main des éditeurs."