Le catalogue de l’exposition, qui paraît le 19 mars (Beaux-arts magazine/Musée d'Orsay), permet de comprendre les passerelles entre les parcours des deux hommes, et le regard d’Artaud sur l’artiste qui s’est donné la mort en 1890.
À l’origine du texte d’Artaud sur Van Gogh, une suggestion du galeriste Pierre Loeb qui demande à l’auteur d'écrire sur le peintre, quelques jours avant l’ouverture de la rétrospective Vincent van Gogh organisée au musée de l'Orangerie à Paris, de janvier à mars 1947. Outré par la publication dans la presse d’extraits d’un livre du docteur Beer, il accepte et réagit contre le jugement porté par la société sur la santé mentale du peintre. En voulant l’empêcher d'émettre "d'insupportables vérités”, écrit-il, ceux que sa peinture dérangeait le poussèrent au suicide.
Dans Van Gogh le suicidé de la société, Antonin Artaud fait de la violence de Van Gogh une réponse à l'obscénité haineuse du monde et des psychiatres, une réponse de l'âme à l'imbécillité universelle.